Films vus en 2014

Marie Heurtin de Jean Pierre Ameris avec Isabelle Carré, Ariana Rivoire...  Vu le 25 novembre 2014 


 « Aujourd’hui, j’ai rencontré une âme…Une âme toute petite, toute fragile, une âme emprisonnée, mais une âme que j’ai vue luire de mille feux à travers les barreaux de sa prison […] Comment communiquer avec cette petite enfermée dans la nuit et le silence ? La petite Marie semble vivre dans un pays étranger… »

 

C'est le constat que fait soeur Marguerite (Isabelle Carré encore une fois exceptionnelle) quand elle rencontre en 1895 à l'institut  de Larnay (près de Poitiers) une jeune fille de 10 ans, Marie,  aveugle, sourde et muette (Ariana Rivoire, elle-même sourde, est attachante et convaincante). A force de patience et d'abnégation et ayant remarqué que Marie ne se sépare jamais d’un petit couteau de poche apporté de chez elle, sœur Marguerite va en faire le premier “support” de l’éducation au langage de Marie Heurtin, en associant un signe à cet objet familier…puis par tâtonnements successif et difficiles (il faut voir les scènes de corps à corps entre Marie et soeur Marguerite...), elle enseigne à Marie, à partir d’objets concrets, l’équivalence en langage des signes. Ainsi peu à peu Marie acquiert, au creux de la main, une nouvelle langue,  lui permettant même d'exprimer des notions abstraites, puis la lecture, avec le Braille…(dans la réalité cet apprentissage a duré 15 ans).

Cette méthode est toujours en vigueur à l'institut de Larnay qui acceuille aujourd'hui une quarantaine de déficients sensoriels.

Voila un film qui frappe fort au coeur et qui pose toutes les questions du handicap, de la différence, de la communication entre les êtres, du dévouement extrème nécessaire pour faire passer de la "vie sauvage" à  une vie civilisée...

 

Bien sûr ce film renvoie à l'histoire mieux connue d'Helen Keller * toutefois la force de l'image et le jeu des actrices créent une émotion prenante qui ne laisse pas indifférent.

Pour que le film puisse être également vu par les personnes sourdes il est astucieusement sous-titré...

 

On vous conseille fortement d'aller voir ce film...

 

* Helen Keller a écrit son autobiographie : Sourde, muette et aveugle rééditée en 2001 chez Payot
Il existe aussi pour les enfants un livre de 30 pages d'Anne Marchon : Helen, la petite fille du silence et de la nuit chez Bayard jeunesse.

Un dossier pédagogique sur Marie Heurtin est disponible à l'adresse suivante : 

http://www.marieheurtin-lefilm.com/marieheurtin_dossierpedagogique.pdf

 

 

Respire de Mélanie Laurent avec Lou de Laâge, Joséphine Japy, Isabelle Carré...  Vu le 16 novembre 2014 


Quelle réussite !!!

Une histoire haletante menée de main de maître jusqu'au final irrespirable.

Au départ, l'amitié naissante entre deux élèves de terminale, Charlie et Sarah qui se transforme en relation exclusive jusqu'à se briser et engendrer désespoir et haine.

Mélanie Laurent transcrit avec une certaine justesse (à ce que nous, seniors, on pense savoir de l'adolescence aujourd'hui...) l'univers de jeunes qui malgré leurs caractères contraires se rapprochent car toutes les deux manquent de repères familiaux (Isabelle Carré excellente dans le rôle de la mère paumée de Charlie). Cette amitié se brise avec la révélation par Charlie du secret de Sarah, point de départ d'une spirale qui devient de plus en plus émotionnellement glaciale.

Le film est très beau, les cadrages surprenants, une photo superbe d'Arnaud Boutier qui permet des moments de "respiration". Mélanie Laurent a fait appel a un trio d'actrices qu'elle dirige avec brio et qui crèvent l'écran, Lou de Laâge en Sarah la petite peste perverse, Joséphine Japy exceptionnelle en élève tête de classe au visage envoutant mais capable du pire, Isabelle Carré qui confirme son immense talent...

On vous conseille fortement d'aller le voir


PS : Ce film est tiré du roman "Respire" de la jeune écrivain Anne Sophie Brasme paru en 2001 chez Fayard

Une nouvelle amie de François Ozon avec Romain Duris, Anaïs Demoustier, Raphaël Personnaz...  Vu le 11 novembre 2014 

Dès les premières images, à regarder attentivement, François Ozon nous embarque dans une histoire où toutes les pistes sont brouillées.

Qu'est-ce qu'un homme ? Qu'est ce qu'une femme ? La vie en travesti permet-t'elle d'assouvir ses fantasmes ? 

La mort de sa femme va permettre à David (Romain Duris, excellent) d'assumer à la fois le rôle de mère et de père auprès de sa petite fille, la mort de son amie de coeur va permettre à Claire (Anaïs Demoustier, une révélation pour moi..même si elle jouait un court rôle dans "La ritournelle" de Marc Fitoussi, vu en juin 2014) de se confronter à la question de l'acceptation de l'autre, à la différence de sexe, à l'ambiguïté du désir...L'évolution des deux personnages est filmée par François Ozon avec une grande fluidité, une savante science des cadrages, un grand sens de l'élipse et des flashbacks. Il nous fait ainsi partager une tranche de vie contemporaine où la société, en partie, réinvente les codes de la "différence", du rapport à l'autre, de la tolérance, de la famille. C'est à la fois, brillant et (pour moi) un peu dérangeant. mais j'ai aimé le shopping entre "filles", les scène où David se travestit en Virginia, la quête amoureuse et l'évolution de Claire au long du film jusqu'à la dernière scène.... Ce film de François Ozon n'a pas, me semble t'il autant de qualités que "Huit femmes" ou "Dans la maison" mais c'est admirablement filmé et la chanson de Michel Sardou "Etre une femme" colle parfaitement aux situations...

On vous recommande ce film avec quelques réserves. 

 

Vie sauvage de Cédric Kahn avec Mathieu Kassovits, Céline Salette...  Vu le 4 novembre 2014 

Voilà un film qui devrait draîner les foules...et la salle était vide !!!

Le fait divers dont est tiré le film avait passionné la France entière, un père, en 1998, enlève ses deux garçons (6 et 7 ans) à leur mère qui en avait la garde aux Adrets de l'Esterel et jusqu'à leur majorité leur fait vivre une vie "sauvage" en pleine nature ou dans des communautés pour échapper aux poursuites. Retrouvés en 2009, le père sera condamné pour "soustraction d'enfants" mais sera libéré, les enfants vivent leur vie mais toujours loin de leur mère. La mère et les enfants ont chacun écrit un livre, évidemment différents, sur leur histoire, livres dont s'est inspiré le réalisateur.

Une famille se déchire sur son mode de vie et donc sur l'avenir des enfants (superbe scène qui débute le film) et c'est le début de la cavale qui durera 10 ans. Mais la grande force du film c'est que le réalisateur ne prend partie ni pour le père ni pour la mère mais adopte le point de vue des enfants qui nous entraînent dans ce qu'ils vivent comme une longue aventure en dehors de la normalité. On ne se lasse pas, même s'il y a quelques clichés notamment sur la vie nomade, la vie en communautés, l'entraide entre marginaux et le discours sur le rejet de la vie "normale" dans les villes opposée aux bienfaits de la vie "réelle" dans la nature. 

Puis vient le temps de l'adolescence et le film montre les affrontements entre père et enfants sur leur devenir, qu'on soit en ville ou dans la nature, le problème de l'autorité et des rapports entre ados et parents reste le même...surtout que les premiers émois d'un des enfants lui font entrevoir une autre vie...puis le film se termine sur l'arrestation du père et les retouvailles de la mère et des enfants au commissariat..Céline Salette, qui joue la mère, apparaît peu, mais est bouleversante, Mathieu Kassovits avec un grand talent parvient à nous rendre crédible cette vie "hors système" et son rôle assumé de père au prix même de ses propres renoncements. Les acteurs qui jouent les enfants ou les ados sont très bons.

Alors c'est sûr qu'il s'agit d'un film "hors normes", à la limite dérangeant, mais suscitant l'interrogation sur "Qu'est-ce qu'une famille ?"

On vous recommande ce film.

 

Pour ceux qui le souhaitent, il y a un interview intéressant de la mère des enfants sur le net à l'occasion de la sortie du film :

http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20141030.OBS3750/vie-sauvage-un-pere-et-ses-fils-en-cavale-et-la-peine-d-une-mere.html

Magic in the Moonlight de Woody Allen  avec Colin Firth, Emma Stone, Eileen Atkins...  Vu le 28 octobre 2014 

Ce nouveau Woody Allen est paradoxal, captivant et inintéressant à la fois. 

C'est une comédie sentimentale qui se passe sur la côte d'azur, beaucoup  trop prévisible, à l'instar des tours de magie dont on connaît les trucs et pourtant un certain charme agit...

Points positifs :

- la qualité de la photographie qui sait nous restituer la lumière de la côte d'azur, ( le film est partiellement tourné à Antibes (villa Eilenroc) et dans l'Esterel...),

- l'ambiance insouciante et nostalgique de ces années 1920 est bien reproduite et de plus parfaitement accompagnée par le jazz de la bande son.

- de bons acteurs  (Emma Stone délicieuse...Colin Firth convaincant dans son personnage caustique et  bougon qui s'avoue lentement... être amoureux)

- les dialogues sont en grande partie  percutants et brillants  (notamment entre les deux héros et entre Colin Firth et Eileen Atkins qui joue sa tante)

En revanche points négatifs :

- le film est lent...

- certains dialogues notamment ceux où Woody Allen veut faire passer un message sur l'existence ou non d'un monde des esprits sont  trop appuyés

- Woody Allen a oublié l'humour qui fait une partie de l'intérêt de ses films....

Bref, si vous aimez les belles comédies romantiques alors on vous conseille d'aller le voir, sinon...


Samba de Eric Toledano et Olivier Nakache avec Omar Sy, Charlotte Gainsbourg, Tahar Rahim, Izya Higelin ...  Vu le 21 octobre 2014 

Il ne faut pas se fier à l'affiche ou à la publicité qui font référence à "Intouchables", à part les deux mêmes réalisateurs et l'acteur Omar Sy, les deux films n'ont rien à voir...

Pas facile de faire un film grand public sur le sujet des "sans papiers" et pourtant avec sensibilité et pudeur (certains critiquent le film comme une guimauve de bons sentiments) Toledano et Nakache y parviennent en jouant sur les oppositions, le grand sénégalais et la cadre déboussolée qui se refait une santé dans une association d'aide aux réfugiés (le monde associatif est gentiment croqué...), les petits boulots dans les bas fonds de Paris et les immeubles de la Défense et leurs employés en costards...Beaucoup de petites touches sur le quotidien du "sans papiers" à la recherche de l'indispensable "sésame", sur ceux qui les "emploient" et le jeu de cache cache avec la police...Les 4 principaux acteurs sont bons et il y a des scènes qui vont devenir "cultes" comme celle de la pub coca-cola !!!

Bref (j'emprunte les termes à la critique de Gilles Hérail) " Samba n'est pas le film de l'année mais une comédie sociale comme on aimerait en voir plus souvent dans le cinéma français qui respecte ses spectateurs et ses personnages et impose son rythme sans effets inutiles . une réussite"

Gone girl de David Fincher avec Ben Affleck, Rosamund Pike...  Vu le 14 octobre 2014 

Il faut aimer les films de suspens qui ne sont pas seulement que des courses contre la montre ponctuées de cascades et de coups de feu, mais qui ont un caractère plus psychologique résultant d'un enchaînement dramatique de situations tirées du quotidien, pour apprécier ce film, long mais dont l'intérêt reste toujours soutenu grâce à la mise en scène et des acteurs de grand talent.

Tout débute par le mariage apparemment sans histoires d'un couple, Nick et Amy, mais  la disparition subite d'Amy va tourner à la dissection de la vie du couple.

Virtuose, le passage sur la table d'opération du mariage qui nous dissèque les mensonges, les trahisons, les revirements, la faiblesse de l'homme qui pourrait aller jusqu'à tuer son épouse...Virtuose, cette femme qui mène le jeu sous forme d'une dramatique  "chasse aux trésors" ou tout n'est qu'"apparences" (d'après le titre du livre de Gillian Flynn d'où est tiré le scénario). Intéressante cette critique des médias omniprésents qui forgent et manipulent l'opinion jusqu'à influer sur l'enquête policière, le tout sur fond de crise américaine avec le contraste des belles villas et des quartiers sombres dont cet ancien centre commercial abandonné qui sert de repère aux sans abri et drogués.

Ben Affleck et la sublime Rosamund Pike donnent corps à deux personnages complexes dans un monde qui n'est qu'illusion et où chacun aimerait bien savoir ce qui se passe dans la tête de l'autre....

Bref un bon film et si l'on n'a pas la chance de pouvoir le voir on peut alors lire le livre de Gillian Flynn "Les apparences"  paru en 2013 en Livre de poche (8,60 euros), le film suit assez fidèlement le livre.

 

 

 

Sils Maria d'Olivier Assayas avec Juliette Binoche, Kristen Stewart, Chloé Grace Moretz ...   Vu le 30 septembre 2014 (en VO - anglais sous-titré en français)

 

Un beau film avec des paysages alpins grandioses, des actrices au sommet de leur art.  Le film, complexe, est construit sur une suite de décalages et je comprend donc que certains puissent rester sur le quai (une métaphore car le film commence dans un train...).

A Sils Maria, petit village suisse, dans la demeure d'un écrivain qui vient juste de décéder, se retrouvent une star, Héléna (Juliette Binoche) et son assistante, Val. (Kristen Stewart) qui répètent, pour des représentations en hommage à l'écrivain décédé, sa pièce à succès "Majola snake". Premier décalage, Héléna avait 18 ans auparavant interprété le rôle de la jeune séductrice qui pousse au suicide, par désespoir amoureux, sa patronne quadragénaire et à qui on a demandé de jouer maintenant le rôle de la patronne, ce qu'elle hésite à faire car ce serait accepter qu'elle a vieillit (une sorte de mort pour une star)...Deuxième décalage, lors des répétitions du texte de la pièce le lien entre Héléna et son assistante Val devient ambigu, jusqu'où les mots d'une  pièce peuvent influencer la relation de deux personnes, on est sur le fil...Autres décalages, entre le monde du verbe et des mots et le monde numérique des portables et des tablettes  entre le monde minéral de la nature sauvage des alpes et le monde artificiel et superficiel du monde artistique, entre la violence de la mer de nuages qui absorbe tout et annonce le mauvais temps et la souffrance engendrée par la passion et qui emporte tout jusqu'au drame.

 

Olivier Assayas a fait un film de femmes, des femmes qui sont doublement actrices, du film et de la pièce, c'est aussi un film sur l'art des acteurs, il faut voir Juliette Binoche et Kristen Stewart passer instantanément de la pièce au film et réciproquement.

Bref on recommande ce film pour son esthétique et les actrices exceptionnelles

 

Si vous voulez vous faire une idée plus précise lisez donc la critique qui m'a semblé le mieux correspondre à ce que j'ai ressenti, celle des 

iNROCKS  :     http://www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/sils-maria/

3 Coeurs de Benoît Jacquot avec Benoît Poelvoorde, Charlotte Gainsbourg, Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve ...   Vu le 23 septembre 2014

 

J'avais un peu triché avant d'aller voir le film en lisant les commentaires des spectateurs, très frappé par leur caractère tranché à peu près à égalité, j'adore, je déteste..., eh bien, je fais partie de ceux qui accordent la moyenne. Ce n'est pas le film du siècle mais ce n'est pas non plus le navet que certains décrivent... Arriver à tenir l'attention du spectateur pendant une heure et demie avec un scénario qui tient en deux lignes est une performance de metteur en scène et d'acteurs.

Marc (Benoît Poelvoorde) manque son train, déambule toute la nuit avec Sylvie,(Charlotte Gainsbourg) ils ont un coup de foudre mais il manque le rendez-vous qu'il lui a fixé et rencontre peu après, sans le savoir, la soeur de Sylvie, Sophie (Chiara Mastroianni) et l'épouse. Sylvie, partie à l'étranger, revient le soir des noces. Que va-t'il donc se passer ?

Benoît Jacquot a donc reconstitué un triangle amoureux, un homme est amoureux de deux femmes qui, de plus, sont  soeurs, le drame antique est proche, d'autant plus que nous avons le choriphée avec une voix off et une musique sombre et lancinante à souhait... Eh bien non ! Le film tourne à l'analyse psychologique des personnages, surtout d'ailleurs de Marc dont il décrit les émois, l'alternance de ses hésitations et de sa détermination, tant au plan affectif que professionnel (il est inspecteur des impôts) mais malgré les efforts de Benoît Poelvoorde ce n'est pas très convaincant. De plus, de peur que l'on ne comprenne pas, Benoît Jacquot renforce les situations par des symboles : un briquet et sa flamme, la maladie de "coeur" de Marc, un orage violent (des passions!!!)...
Charlotte Gainsbourg présente/absente, joue de cette évanescence qui fait son charme, Chiara Mastroianni est plus crédible en femme aimante et mère qui apparemmment ne se doute de rien...Catherine Deneuve, la mère de Sylvie et Sophie,  dans un rôle insipide fait admirer qu'elle a bien retenu les leçons de savoir vivre et donne cette "belle" touche "vieux-jeu" de la mère qui ne comprend pas la facilité qu'ont ses filles de quitter leurs compagnons après seulement une brève rencontre...

Mais bref, si l'on ne ressort pas enthousiaste on a quand même passé un  moment agréable... 

 

Nos étoiles contraires de Josh Boone avec Shailene Woodly, Ansel Elgort ...   Vu le 23 août 2014

 

Ce n'est pas sans une certaine appréhension que nous avons été voir ce film, une histoire de jeunes, Hazel et Gus, atteints de cancer, mais qui pourraient être plus âgés, voir nous...

Et alors...

Alors, le film se laisse voir sans trop sortir les mouchoirs et on se laisse entrainer dans cette histoire improbable où deux jeunes, qui parce qu'ils sont ensemble, affrontent l'inéluctable grace à l'amitié, puis l'amour.

Une belle métaphore, ils vont aller jusqu'à Amsterdam (bien filmée) pour retrouver l'auteur d'un livre qu'ils aiment et qui se termine au beau milieu d'une phrase....comme leur vie va se terminer au milieu d'une phase de leur courte existence et comme si le fait de connaître la suite  par l'auteur leur permettait d'envisager leur propre suite...Une belle scène dans la maison d'Anne Franck pour nous rapeller qu'il n'y a pas que le cancer maladie qui fait disparaître les jeunes....et moins jeunes.

Le film, bien réalisé et sans abuser des gros plans, est porté par les deux jeunes acteurs et notamment Shailene Woodly, lumineuse et émouvante et Ansel Elgort l'optimiste mais rongé par la peur de l'oubli...après ma disparition, qui se souviendra de moi ?

On conseille d'aller le voir.

 

 

Maintenant ou jamais de Serge Frydman avec Leila Bekhti, Nicolas Duvauchelle et Alex Dupont ...   Vu le 19 août 2014

 

Film vu en avant-première....on ne le conseille pas du tout....

Rien n'est crédible dans ce film, ni le scénario, ni la mise en scène, ni même le jeu des acteurs, Leila Bekhti et Nicolas Duvauchelle peu convaincants, Alex Dupont dans le rôle du mari tire un peu mieux son épingle du jeu...Bref on ne rentre pas dedans.
Peu convaincante la "descente aux enfers" (dixit le synopsis !!!)  après la perte de son emploi par le mari, peu crédible Leila en prof de piano (ne surtout pas lui confier un élève, c'est la régression assurée...), superficielle la préparation du braquage d'une banque imaginée par Leila pour se renflouer...et le braquage lui-même est à peine plus convaincant, trop prévisible l'historiette d'amour entre Leila et son petit truand d'accolyte...Bref allez voir un autre film.


LUCY de Luc Besson avec Scarlett Johansson, Morgan Freeman...   Vu le 12 août 2014

 

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Un nouveau Besson...on y court... et on revient ambigu.

Peu séduisant cette débauche d'effets spéciaux qui caractérise aujourd'hui les films à gros budget qui veulent faire un malheur au box-office mais qui aboutissent à privilégier la forme au fond. Un déluge d'images colorées qui explosent comme des feux d'artifice, oh la belle bleue..oh la belle rouge...mais qu'en reste t'il ?

Une exception toutefois, un retour en arrière accéléré (à la vitesse de la lumière...) dans le temps jusqu'aux origines de l'Univers, génial.

Peu convaincant aussi les bagarres sanglantes avec une mafia coréenne de la drogue armée jusqu'au dents...

Plus séduisant, la théorie sur laquelle est construit ce film de science fiction, les humains n'utilisent qu'une partie (10%) de leur cerveau et que se passerait-t'il s'ils arrivaient à utiliser les 100% ? On suit donc une jeune femme, Lucy, (Scarlett Johansson convaincante), qui sous l'effet d'une drogue va progressivement pouvoir utiliser ses capacités cérébrales jusqu'aux 100%...et acquérir des pouvoirs comme le contrôle des ondes, de la matière, du changement d'apparence, de la télékinésie, de la télétransportation...et le contrôle du temps...pour disparaître dans le continuum espace-temps...Toutefois on reste en partie sur notre faim sur les capacités que pourraient développer notre cerveau...la seule thèse développée par Besson étant axée sur la transmission des connaissances et non sur la capacité de mieux vivre ensemble...

Quelques images très fortes et très belles comme la rencontre de Lucy avec Lucy notre ancètre d'il y a 3 ou 4 millions d'année et qui est représentée comme dans la fresque de Michel Ange à la chapelle Sixtine, la création où Dieu touche l'index d'Adam pour lui donner vie et connaissance... 

Au total, on ne s'ennuie pas, il faut bien sûr le voir comme un film de science fiction et non comme un thriller, la conclusion du film "La vie nous a été donnée il y a un milliard d'années. Maintenant, vous savez quoi en faire" invite même à poursuivre la réflexion

 

La ritournelle de Marc Fitoussi avec Isabelle Huppert, Jean-Pierre Darroussin...   Vu le 17 juin 2014

 

Un incident dans le cinéma est à l'origine de la vision de ce film qui n'était pas prévue au programme !!!

C'est une "ritournelle" gentiment fredonnée et on ne s'ennuie pas à suivre ce couple d'éleveurs de bovins et l'escapade de la femme à Paris à la recherche d'un peu de piment et d'aventure dans sa vie devenue, avec le temps, routinière et morne...Mais, à part quelques très bons moments, le concours agricole, les acrobaties du fils et des images magnifiques de Paris et du Musée d'Orsay et surtout du couple à la surface de la mer morte, une mer où l'on ne peut pas s'enfoncer, à l'image de ce couple qui malgré tout ne va pas sombrer...le reste se laisse voir, sans plus, malgré deux acteurs de grand talent, Darroussin étant d'ailleurs plus porteur d'émotion qu'Isabelle Huppert dont le jeu tout en subtilité peine à convaincre. 

Au total, même si le film ne restera pas dans les mémoires on peut aller le voir et passer un bon moment.



24 jours, la vérité sur l'affaire Halimi d'Alexandre Arcady avec Zabou Breitmann, Pascal Elbé, Jacques Gamblin ...   Vu le 10 juin 2014

 

Ce film sur l'affaire Ilan Halimi n'a pas draîné les foules, dommage.

Et les commentataires  sont soit élogieux, soit parlent d'un film nul, soit polémiquent sur l'antisémitisme....pas de milieux !!!

C'est certes un film dur sur un sujet récent (2006) et qui nous confronte à une violence aveugle et à notre impuissance, comment réagir lors d'un enlèvement ?

Il est tiré du livre que Ruth Halimi a écrit pour rendre un dernier hommage à son fils, et c'est surtout au travers de son regard que nous voyons les scènes.

Faut-il suivre de façon rigide, comme le père,  le protocole de la police mis en place par une psychologue et le commissaire, alors même que les appels du chef du "gang des barbares" défient toute logique, faut-il payer comme finit par le crier une mère qui n'en peut plus de l'attente, 24 jours c'est très long ? On suit le chemin de cette famille, ou  père et mère sont séparés, ballotée entre l'angoisse, la crainte, le désespoir devant les photos reçues pour appuyer la demande de rançon et l'espoir. On connaît hélas la triste fin, l'arrestation des membres du gang mais ce qu'on connaît moins c'est la lutte de la mère pour faire requalifier le crime en acte d'antisémitisme, ce qui va alourdir les condamnations...Les acteurs, Zabou Breitmann en tête jouent justes et sont convaincants, ce qui n'était pas facile...

Allez donc le voir pour vous faire une opinion !!!

 

Deux jours, une nuit, de Jean-Pierre et Luc Dardenne avec Marion Cotillard, Fabrizio Rongione...   Vu le 3 juin 2014

 

Faire de la vie quotidienne d'ouvriers une fable sociale sans démonstration ni appuyée ni pesante en suivant  deux jours et une nuit d'une femme dépressive confrontée à la perte de son emploi, c'est le pari réussi des frères Dardenne. Le sujet est sans doute invraisemblable, une jeune mère de famille, Sandra, excellente Marion Cotillard filmée au naturel, a un week-end pour convaincre ses collègues de changer leur choix, soit garder leur prime soit la perdre au profit de Sandra qui garderait son emploi. Sandra, soutenue et motivée par son mari, un bon Fabrizio Rongione, va faire le tour de ses collègues pour tenter de les faire changer d'avis. C'est tout l'art des frères Dardenne de nous montrer en suivant au plus près, certes de manière un peu répétitive, la longue quête de Sandra et la très courte décision qui en résulte, oui, non, j'ai besoin de cet argent, on a pas besoin de toi au travail...et les sentiments de Sandra face aux réactions, espoir, abattement, inutilité... L'issue du vote est incertaine et Sandra va devoir affronter une nouvelle vie, mais comme elle le dit "on s'est bien battus". L'ouverture du film sur une Sandra couchée et apathique et la dernière image du film d'une Sandra qui d'un pas énergique quitte l'entreprise résume sans doute la fable : il faut trouver en soi l'énergie pour ne pas subir...

On vous recommande ce film.

 

The Homesman, de Tommy Lee Jones avec Hilary Swank, Tommy Lee Jones...,   Vu le 20 mai 2014

 

 C'est un film singulier que nous propose Tommy Lee Jones à la fois comme réalisateur et comme acteur, un film sur la "frontière". La  frontière, le film se déroule en 1855 dans un magnifique paysage de plaines infinies aux limites de la civilisation lors de la conquête de l'ouest. La frontière c'est aussi cette mince ligne qui sépare l'acceptation, par les femmes d'alors, d'une vie pauvre, dure, âpre et soilitaire et la folie où elles plongent quand elle ne peuvent plus supporter, le climat, les exigences brutales du mari, la misère de leur condition, l'absence d'avenir.

Quand on a dépassé la frontière, peut-on revenir intact en arrière ?  

Un fourgon qui chemine lentement mené par une femme énergique mais tourmentée, (excellente Hilary Swank),  trois femmes folles enfermées dans le fourgon qu'il faut conduire très loin, en ville, dans un asile et  un cow-boy raté fini sauvé in-extremis de la pendaison (Tommy Lee Jones lui aussi très bon) contraint d'accompagner les 4 femmes par un fusill mais aussi pour l'argent (homesman = le rapatrieur),  forment les ingrédients d'un film inclassable, western ou anti-western, en fait plutôt une vaste fresque qui ne laisse pas indifférent, avec quelques moments très forts sur la folie, la violence, la lutte pour la survie, un hôtel kitch au milieu de nulle part, une femme de pasteur méthodiste plus vraie que nature (Meryl Streep)....on peut aimer on peut aussi ne pas aimer.

 

Une promesse de Patrice Leconte avec Rebecca Hall, Alan Rickman, Richard Madden ...   Vu le 13 mai 2014

 

A l'évidence voilà un film qui n'est pas pour ceux dont la seule préoccupation est de se demander "s'il faut coucher le premier soir", c'est au contraire la lente et longue naissance de l'amour entre deux êtres que tout sépare....

Patrice Leconte adapte, en anglais, une nouvelle de Stefan Zweig "Un voyage dans le passé" (que je n'ai pas lue mais le film du coup donne envie de le faire) qui dans l'Allemagne de 1912 fait se rencontrer une baronne, Charlotte "Lotte" Hoffmeister belle jeune femme du propriétaire d'une sidérurgie (magnifiques images de bruit et de feu qui annoncent le conflit à venir)  et son employé de confiance, devenu son secrétaire particulier du fait de sa maladie, Friedriech Zeitz, né pauvre et qui s'est fait tout seul par son acharnement au travail. Leconte réussit, à mon avis, mais beaucoup de critiques n'ont pas aimé, à tendre comme une corde de violon ou plus exactement de piano, celui dont joue si bien Lotte,  la naissance du sentiment amoureux entre les deux, les regards, admirable scène dans une loge à l'opéra, les frôlements...avec toute la retenue qu'imposent les conventions sociales et religieuses (rigueur protestante...) Lotte est mariée, et la différence de condition sociale, le tout sous le regard du mari, malade, mais lucide qui, lui, voit au delà des apparences. Le départ de Friedriech pour le Mexique envoyé par le mari et patron va pousser Lotte et Friedriech à s'avouer leurs sentiments réciproques...elle lui fait alors une promesse, elle sera à lui à son retour dans deux ans...c'était sans compter avec la guerre....

Très bonne interprétation des 3 acteurs principaux, belles images, reconstitution soignée de l'Allemagne d'avant la guerre de 1914, on aurait souhaité  une mise en scène plus frémissante...

 

 

Bref, ce film n'est pas un chef d'oeuvre, mais c'est un beau film qui ne semble pas avoir rencontré le succès qu'il aurait dû me semble-t'il avoir. 

Joe de David Gordon Brown avec Nicolas Cage, Tye Sheridan ...   Vu le 6 mai 2014

 

L'Amérique profonde et ses personnages texans violents, marginaux, vivant dans des lieux sordides et glauques, reste-t'il même un brin d'espoir ?

Le jeune Gary, 15 ans, cherche du travail pour faire vivre sa famille, son père alcoolique et violent (jusqu'au meurtre, une scène d'anthologie...) le maltraite ainsi que sa soeur, il va rencontrer un ex-taulard Joe, qui dirige une équipe de forestiers dont le rôle est d'empoisonner des arbres inexploitables...Joe va embaucher Gary puis le prendre sous sa coupe pour le protéger de son père, mais aucun pathos dans cette relation bourrue, certains commentateurs parlent de la recherche de la "rédemption" de Joe, c'est plutôt un enchaînement de situations subies. Peu à peu la violence monte, combat de chiens, coups de poing à gogo, coups de feu.. et  va même exploser dans une tuerie finale...

Certains critiques louent Nicolas Cage pour sa prestation qui me semble juste honnête sans plus, le jeune Tye Sheridan qui joue Gary est plus convaincant, Gary Poulter qui joue le rôle du père de Gary est stupéfiant, c'est un ancien SDF, décédé depuis, qui n'a pas besoin de jouer, il est lui-même.

Bref, ce film n'est pas un chef d'oeuvre, on peut aller le voir si l'on aime les atmosphères très sombres et si l'on est pas allergique à la violence...

Qu'est ce qu'on a fait au Bon Dieu? de Philippe de Chauveron avec Christian Clavier, Chantal Lauby, Pascal Nzonzi...   Vu le 29 avril 2014

 

Une bone comédie à la française très réussie sur le thème de la diversité ethnique et culturelle. Ce sujet de société très actuel pouvait laisser craindre une accumulation de poncifs, ou même une leçon de morale sur le racisme...Et bien la réussite du film c'est justement de traiter avec un humour désopilant, le rire fuse tout le temps dans la salle,  les situations cocasses qui résultent du choc des cultures auquel est soumise la famille Verneuil. C'est dû aux dialogues ciselés, au scénario bien conduit et au casting, les acteurs, Christian Clavier en tête, sont tous très bons, on sent qu'il y a une osmose entre eux qui fait beaucoup pour nous faire partager, dans un immense éclat de rire, cette leçon de vie familiale prototype de bien des familles multiculturelles d'aujourd'hui et surtout de demain...

 

Bref, on vous recommande particulièrement ce film et on est pas les seuls...la salle était pleine

Les yeux jaunes des crocodiles de Cécile Telerman avec Julie Depardieu, Emmanuelle Béart, Patrick Bruel........Vu le 15 avril 2014

 

Adapter le roman de Katherine Pancol qui a eu un si grand succès, était une gageure....est-elle tenue ? Pas tout à fait à mon avis pour quelqu'un qui a dévoré et aimé le livre...

Beaucoup de points positifs toutefois dans cette histoire qui tourne autour de ces deux soeurs que tout oppose, Joséphine, "Jo" , le rat de bibliothèqe spécialiste du XIIème siècle, la ratée de la famille,  trahie et abandonnée par son mari, et Isis, la belle, à qui tout semble réussir mais qui ment sur tout et sur tous et même se ment à elle-même. Le duo Julie Depardieu-Emmanuelle Béart fonctionne bien et est même très convaincant.

"Que reste t'il, quand l'amour s'en va ? dit Joséphine, et c'est justement cette imbrication de "love story" et de "thriller" qui faisait un des charmes du livre qui, à mon avis, est moins bien rendue au travers des personnages secondaires même si Patrick Bruel en mari d'Isis, joue sobre et juste, et si, pour les deux filles de Jo, Hortense en ado révoltée est séduisante, elle surjoue un peu et la jeune Chloé craquante malgré son rôle très diminué par rapport au livre.
Bref, pour ceux qui ont aimé le livre c'est une bonne révision car le film est fidèle au roman, pour les autres le film se laisse voir avec un certain plaisir et devrait donner envie de lire le roman...et enchaîner avec la suite, "La valse lente des tortues" et "Les écureuils de Central park sont tristes le lundi"...

Avis de Mistral de Rose Bosch avec Jean Reno, Anna Galiena, Chloé Jouannet, Hugo Dessioux, Lukas Pelissier et Hugues Aufray...Vu le 8 avril 2014

 

Un bon moment en Provence, les Alpilles, avec son ciel bleu, ses cyprès et ses oliviers qui se balancent au gré du mistral et la beauté de la Camargue toute proche..Certes le scénario est convenu et ne révèle pas vraiment de surprise, mais on se laisse aller à suivre ce "choc" des générations entre deux ados (accros aux portables..) et leur petit frère sourd avec leur grand-père (ex-hipie biker "accroc" à sa terre) qu'ils n'ont jamais vu. Les saynètes se suivent, parcours d'initiation sentimentale pour les ados, parcours d'apprivoisement réciproque pour les enfants et le grand-père...le tout avec une rencontre musicale avec un Hugues Aufray en grande forme.

Tous les acteurs sont bons, Jean Reno comme les jeunes...c'est aussi un des charmes du film.

Pour passez un bon moment, allez voir ce film.

 

PS : Rose Bosch est la réalisatrice du film "La rafle" en 2009

 

 

Diplomatie de Volker Schlöndorff avec Niels Arestrup, André Dussolier...Vu le 1er avril 2014

 

En allant voir ce film prenant, ce n'est pas la réalité historique qu'il faut retenir. Cette rencontre dans la nuit du 24 au 25 août 1944 entre le consul de Suède, Raoul Nordling venu négocier avec  le Gouverneur du "Gross Paris", le général Von Choltitz l'arrêt de la destruction ordonnée par Hitler de Paris, n'a sans doute pas eu lieu, même s'il est vrai que Nordling a rencontré plusieurs fois le général pour sauver des résistants de l'exécution. Le film est tiré d'une pièce de Cédric Gély qui a tenu l'affiche avec les mêmes comédiens plusieurs années à Paris. C'est peut-être la seule vraie critique que l'on puisse faire au film qui donne des airs d'authenticité à ce qui n'est qu'une fiction théâtrale, même si des indices forts, comme l'existence d'un escalier secret à l'Hôtel Meurice devraient nous alerter. Pour le reste cette partie d'échecs entre deux hommes, le soldat en guerre qui obéit aux ordres mêmes absurdes et "sans remords" et le diplomate qui cherche la "faille" (le général ne voudrait pas être jugé comme criminel de guerre) et en vient même à utiliser la ruse est tout à fait passionnante et d'ailleurs tout à fait d'actualité...

Les deux acteurs sont excellents et le "huis clos"  est filmé avec une grande virtuosité.

Si vous le pouvez on vous conseille d'aller voir ce film.

 

PS : Il existe un interview filmé de Von Choltitz de mauvaise qualité et qui n'explique pas vraiment sa décision de ne pas détruire Paris...mais...

http://www.ina.fr/video/AFE86000750

 

Monument Men de Georges Clooney avec Georges Clooney, Matt Damon, Bill Muray, Jean Dujardin, Cate Blanchett...Vu le 11 mars 2014

 

Découverte d'un épisode de la guerre de 39-45 peu connu que cette "chasse aux trésors pillés" menée par 7 "Monument men", professeurs, directeurs de musée, etc... regroupés et plongés dans la guerre et en première ligne pour retrouver les chefs d'oeuvre dérobés par les nazis dans toute l'europe et destinés en grande partie au "Fuhrer Museum" qui devait être construit  à Linz. On découvre aussi son "Ordre Néron" dans lequel Hitler ordonne de détruire toutes les oeuvres d'art s'il était tué. On apprend que le Musée du Jeu de Paume à Paris à servi d'entrepôt et de point de dispersion pour certaines de ces oeuvres destinées soit à Hitler soit à Göering, des oeuvres de particuliers, en général des juifs. On y découvre le rôle d'une résistante, Rose Valland, appelée Claire dans le film, attachée de conservation au musée et dont les notes ont permis de restituer un grand nombre d'oeuvres, au total pour la France près de 100 000 demandes de restitution et environ 70 000 oeuvres retrouvées. On traque avec les Monument Men  quelques chefs d'oeuvre du patrimoine mondial : La Madone de Bruges de Michel Ange, l'Astronome de Vermeer, un Auto-portrait de Rembrant et le Polyptique de l'Agneau mystique de Hubert et Jan Van Eyck de Gand... Georges Clooney pose aussi la question qui nous interpelle de savoir si la recherche d'un chef d'oeuvre vaut la vie d'un homme ? 

Le film vaut donc essentiellement par l'intérêt de son sujet, il est à voir, toutefois la réalisation reste en dessous de ce que l'on pouvait attendre malgré un plateau d'acteurs prestigieux.

Mea culpa de Fred Cavayé avec Vincent Lindon, Gilles Lellouche, Nadine Labaki, Max Baissette de Malglaive... Vu le 18 février 2014

 

Violence au programme dans les milieux mafieux de Toulon. Rien de très original dans le scénario de ce polard où un père, flic déchu et ravagé, excellent Vincent Lindon, va repousser ses limites pour sauvegarder son fils, témoin par hasard d'un meurtre, et pourchassé par un gang...Les scènes d'action se suivent, cavalcades, fusillade dans une boîte de nuit, dans un TGV... Lindon à la manière d'un Bruce Willis, se relève, évite les balles, encore plus combatif après avoir encaissé des coups violents, il est épaulé par son compère resté flic, Gilles Lellouche. Les flash back d'un accident de voiture entrecoupent ces scènes et annoncent le dénouement ..."mea culpa"...

Le film a du rythme, il est prenant mais laisse une impression mitigée, c'est toujours mieux qu'une série US à la télé...

 

La voleuse de livres de Brian Percival avec Sophie Nélisse, Geoffrey Rush, Emily Watson... Vu le 11 février 2014

 

Histoire de la jeune Liesel, analphabète,  "receuillie" par un couple en 1938 en Allemagne en pleine ascension du nazisme et qui va découvrir la lecture alors que les livres sont interdits par Hitler et même brûlés. Elle devient "voleuse" ou "emprunteuse" de livres pour faire la lecture à son ami Max, un juif réfugié dans leur cave...Si ce film aux belles images, trop belles pour faire vrai, manque de souffle épique, il est quand même très prenant par le point de vue adopté, celui d'une enfant de 13 ans dans la guerre, qui trouve au travers des mots, un autre monde, que ce monde de brutalité qui l'entoure...

La jeune Sophie Nélisse (canadienne) est convaincante et Geoffrey Rush et Emily Watson (les parents) sont attachants...

On vous recommande ce film.

Si vous ne pouvez le voir, il est tiré d'un roman de Markus Zusak "La voleuse de livres" en collection Pocket.

PS : Je ne comprendrai jamais pourquoi les réalisateurs en langue anglaise nous mettent sous les yeux des livres en anglais alors que nous sommes en Allemagne, font lire à Liesel du H.G Wells "L'homme invisible" alors qu'il ya tant d'auteurs allemands...impérialisme de la langue...

 

12 Years a Slave de Steve Mac Queen avec Chiwetel Ejiofor, Michael Fassbinder, Benedict Cumberbach, Brad Pitt... Vu le 29 janvier 2014

Ce film est tiré de l'histoire véritable de Solomon Northup qui alors qu'il est un homme libre au nord des Etats Unis va être enlevé puis vendu comme esclave en Géorgie quelques années avant le début de la guerre de sécession. 

Attention, on ne ressort pas indemne de la projection, violence et cruauté au programme, contraste entre la brutalité de la condition des esclaves et des châtiments avec les sublimes paysages au long du Mississipi...

Cet excellent film très bien inerprété, notamment par Chiwetel Ejiofor, avec la volonté du réalisateur de nous faire voir en face la condition des noirs n'a pas me semble-t'il, la puissance devastatrice du film de Tarantino "Django déchaîné".

 

Yves Saint Laurent de Jail Lespert avec Pierre Niney, Guillaume Gallienne, Charlotte Le Bon, Laura Smet, Marie de Villepin... Vu le 14 janvier 2014

Honnêtement, il ne manque pas grand-chose à cette biographie d'Yves Saint Laurent pour faire un très grand film, tous les ingrédients y sont :

- deux acteurs exceptionnels, Pierre Niney incarne Yves Saint Laurent et ses côtés introvertis, fulgurants et ténébreux, Guillaume Gallienne, en Pierre Bergé, le "roc" qui  l'a "protégé" (trop ?) et sans lequel le génie d'Yves Saint Laurent ne se serait pas aussi bien exprimé,

- une histoire d'amour de 50 ans avec ses phases fusionnelles et ses phases sombres,

- l'opposition de la pleine lumière du milieu luxueux de la haute couture et le côté noir des bars gays et de la drogue, antithèse du paraître,

- de belles images, robes, modèles, défilés...

 

Alors...la caméra est sans doute trop sage et le film  manque de fièvre créatrice, trop centré sur les deux personnages, il effleure l'évolution de la société de la fin du XXème siècle, dont YSL a pourtant été un des acteurs majeurs par le "bon" qu'il a fait faire au vêtement féminin et donc à la place de la femme dans la société.

 

 

Le Loup de Wall Street  de Martin Scorsese avec Léonardo Di Caprio... Vu le 7 janvier 2014

Le monde de la finance... Ce monde de dingues ou les nains sont des fléchettes, les billets de 500 sont des pailles pour la coke et les femmes tout juste bonnes comme dérivatifs sexuels ..Jordan Belfort, magnifiquement interprété par  DiCaprio est une sorte de gangster en costume cravate qui se joue du système et de la naïveté des gens pour s'en mettre plein les fouilles (et plein les narines). Mise en scène virtuose de la violence des rapports humains, de la cupidité des individus, de la la tentation de grandeur, et de la chute de l'homme, "il faut bien un jour payer les pots cassés !". 

Un bon film.