Films vus en 2015

Un plus Une de Claude Lelouch avec Jean Dujardin, Elsa Zilberstein, Alice Pool, Christophe Lambert...Vu le 22 décembre 2015

N'ayant pas le temps de réaliser ma propre critique du film de Claude Lelouch j'emprunte exceptionellement celle de Fred Tepper dans les Chroniques de Cliffhanger .

"Claude Lelouch, est de retour avec ce qu’il fait de mieux et ce dont il parle le mieux: L’amour et les aléas du destin. Pour raconter cette histoire dont toutes les variations ont déjà été imaginées un jour ou l’autre, le réalisateur.. a choisi une destination exotique au possible, l’Inde, et s’en est servi comme d’un moteur de son récit, lui conférant une véritable identité et évitant le redoutable côté carte postale dans lequel il aurait pu se galvauder. Au contraire il utilise le pays sans jamais le magnifier ostensiblement et chaque décor choisi sert son histoire lui permettant d’avoir à sa disposition un environnement totalement en phase avec son propos. Le pays au-delà d’être le décor idoine trimballe tout le le long du film son aura et sa sensibilité karmique qui semblent imprégner les images de Lelouch, le tout subtilement enrobé de la musique inspirée d’un Francis Lai en grande forme."  

Antoine (Jean Dujardin)  ressemble aux héros des films dont il compose la musique. Il a du charme, du succès, et traverse la vie avec autant d’humour que de légèreté. Appelé en Inde pour travailler sur Juliette et Roméo, il quitte sa pianiste compagne  Alice (Alice Pool)  et  rencontre Anna, (Elsa Zilberstein), la femme de l'ambassadeur de France (Christophe Lambert)  une femme qui ne lui ressemble en rien, mais qui l’attire plus que tout. Ensemble, ils vont vivre un incroyable périple pour retrouver Amma, la femme gourou la plus célèbre du monde, symbole de la compassion universelle 

"Retrouvant l’inspiration comme à ses plus belles heures et cette fois-ci sur toute la durée du film, Claude Lelouch trousse un scénario très réussi aux dialogues irrésistibles. Certaines scènes empreintes de romantisme, de drôlerie, de fantaisie ou d’émotion font d’Un Plus Une un véritable kaléidoscope de sensations. Toujours sur le fil, à la lisière de sombrer dans la mièvrerie, Lelouch réussit à maintenir un parfait équilibre sans jamais renoncer à suivre sa voie. En résulte un film rythmé, doux, élégant et qui fait du bien porté par un formidable duo de comédiens. Jean Dujardin avec son charisme, sa chaleur et son sourire enjôleur y trouve l’un de ses plus beaux personnages. Face à lui, on a le sentiment de redécouvrir Elsa Zylberstein, à la fois émouvante et drôle, les larmes et les sourires n’étant jamais très loin de son beau visage. La maturité lui va bien."

Une très belle histoire, de plus la photo est magnifique, on a passé un très bon moment et on recommande vraiment.

Le pont des espions de Steven Spielberg avec Tom Hanks, Mark Rylance, Scoot Sheperd, Amy Ryan...Vu le 15 décembre 2015

Steven Spielberg, après Lincoln,  propose une nouvelle fresque historique concernant  l'histoire et les valeurs américaines. Il a choisi un épisode de la guerre froide entre américains et russes,  la capture en 1957 à New-York de l'espion russe Rudolf Abel qui sera échangé  avec le pilote d'un avion espion U2 américain abattu, Gary Powers. James Donovan, devenu par hasard l'avocat commis d'office de Rudolf Abel, va utiliser toutes les subtilités de la loi américaine pour sauver la tête d'Abel puis sera contacté par La CIA pour organiser un échange entre Abel et Powers . L'avocat doit se rendre à Berlin-Est contrôlé par les Sovétiques sans protection diplomatique, il y découvre une situation d'autant plus complexe qu'il s'agit d'échanger deux américains contre Abel, dont l'un est détenu par l'Allemagne de l'est qui veut être partie prenante.

Le film, qui suit chronologiquement l'histoire entre 1957 et 1962 nous montre un monde d'affrontement à la fois brutal et subtil entre russes et américains, un monde de faux semblants où la dialectique joue un rôle plus important que la force...

C'est un film lent mais prenant, un film bien porté par très grand  acteur, Tom Hanks, qui campe un homme ordinaire que les circonstances mettent en vedette, dont la vie est même menacée et qui accepte de devenir un homme de l'ombre dans une partie d'échecs où personne des deux côtés ne veut être mouillé. Il est bien secondé par Mark Rylance très convaincant dans la peau de l'espion Abel par son jeu tout en sobriété.  La scène de l'échange sur le pont de Glienicke entre Berlin et Postdam est traitée avec une grande virtuosité, la reconstitution historique des lieux est remarquable, notamment les scènes à Berlin-est avec la construction du mur.

On recommande ce film qui nous a beaucoup plu même s'il ne nous a pas enthousiasmés.

 

P.S en regardant la biographie de Rudolf Abel j'ai découvert que celui que les Etats-Unis avaient arrêté en 1957 était en fait un autre espion soviétique Wiliam Fisher qui s’est fait passer lors du procès à New York pour Rudolf Abel, en réalité mort à Moscou en 1955.

Mia madre de Nanni Moretti avec Margherita Buy, John Turturro, Giulia Lazzarini...Vu le 8 décembre 2015 en VO

Dans ce film très personnel qui évoque la disparition de sa mère et sans doute le regret (partagé par beaucoup) de ne pas savoir accompagner une personne en fin de vie, Nanni Moretti, me semble-t'il court beaucoup trop de lièvres à la fois pour séduire complètement.
- La composition en abyme, (un film dans le film, Margherita (formidable Margherita Buy) est une réalisatrice  d'un film relatif à un conflit social dans une usine), elle renvoie à la réflexion de Nanni Moretti sur le métier de réalisateur, son métier, ce dernier ne pouvant être  que tyrannique, inconstant avec des  exigences incompréhensibles vis à vis des acteurs . Margherita leur donne, par exemple, la consigne de jouer "à côté" de leur rôle être à la fois interprète sans masquer le personnage. sans doute l'expression même de la coexistence des exigences de son métier, alibi à sa non-présence auprès de sa mère grabataire. Cette directive incompréhensible est incomprise et résultat tout sonne faux dans le film réalisé par Margherita. 

- La critique du cinéma "social" italien, à quoi sert-t'il, à quoi a-t'il servi, la séquence d'ouverture du film de l'occupation de l'usine en est révélatrice...mais reste anecdotique...

- Une réflexion sur le métier d'acteur, peut on à la fois interpréter et laisser transparaître ses sentiments personnels,  

- Une réflexion sur la vie faite d'une suite de moments dramatiques et comiques (les apparition de John Turturro), une vie qui a besoin d'amour et de compréhension de l'autre (Margherita a rompu et découvre avec retard, car trop imbue d'elle-même, la richesse professionnelle de la vie de sa mère et les premiers émois de sa fille) marquée par une très belle séquence nostalgique d'une longue file d'attente de personnes devant un cinéma qui projette le film "Les ailes du désir".

- Une réflexion sur la solitude à l'hôpital, qui n'est même pas comblée par les attentions d'un fils très présent (Nanni Moretti, tout en sobriété) mais aussi sur la déchéance de la fin de vie (Giulia Lazzarini convaincante).

Voilà, le film est beau, fluide, avec de très bonnes séquences comme celle de la fin du film, mais il y manque ce surplus d'émotion qui, pour moi, aurait pu en faire un grand film. 


L'hermine de Christian Vincent avec Fabrice Luchini, Sidse Babett Knudsen, Eva Lallier...Vu le 1er décembre 2015

L'hermine est pour ceux qui aiment les films sans débauche d'effets spéciaux, sans effets de manche (et pourtant le film se passse en grande  partie dans un prétoire),  un film qui avance sur un fil ténu où les attitudes, les regards, les paroles vont droit au coeur. La toile de fond,  un procès d'assise concernant la mort d'un enfant de 7 mois, le Président de la cour, Michel Racine (Fabrice Luchini) grippé et mal en point constitue le jury et appelle une femme, Ditte Lorensen-Coteret ( Sidse Babett Knudsen), qui n'est autre que le médecin réanimateur qui s'est occupé de lui lors d'un grave accident. Parallèlement au déroulement du procès vécu également au travers des points de vue différents des jurés, Christian Vincent par petites touches décrit la transformation de ce Président mal aimé et sévère vers un personnage plus humain qui s'humanise grace au regard (magnifique) de Ditte jusqu'à lui avouer qu'il n'a pu oublier son image penchée sur lui lors de son réveil. 

Quand Fabrice Luchini joue comme ici tout en retenue c'est un acteur remarquable, il porte le film et ce n'est que justice de lui avoir attribué un prix à la Mostra de Venise, quand à Sidse Babett Knudsen, l'inoubliable interprète de Birgitt Nyborg dans la série danoise Borgen, une femme de pouvoir, elle est fascinante...Les autres personnages sont également bien interprétés à commencer par celui de la fille de Ditte, Ann (Eva Lallier) , une adolescente qui apporte un souffle de fraîcheur et qui avec sa spontanéïté est le révélateur de l'attirance qui naît entre sa mère et Michel.

Ce n'est certes pas le grand film de l'année mais ce serait dommage de ne pas aller le voir...ne serait-ce que pour ses deux interprètes principaux.

007 Spectre de Sam Mendes avec Daniel Craig, Monica Bellucci, Léa Seydoux, Christoph Waltz ...Vu le 17 novembre 2015  

Le filon s'épuise !!!

James Bond seul contre tous...Bond (Daniel Craig) est aux prises avec une mystérieuse organisation Spectre dont le symbole est la pieuvre qui veut contrôler les communications à l'échelle planétaire mais est désavoué et lâché par sa hiérarchie qui veut même supprimer le MI16 et l'accréditation 00, le permis de tuer, les ordinateurs remplaçant les hommes de terrain !!!. Conception qui tant dans le film qu'à la lumière des tragiques évènements récents montre ses limites...

Bien sûr, Sam Mendes dans la lignée de Skyfall inscrit son film dans la saga "007", où Bond est à la recherche de ses origines et de sa famille, il s'en rapproche d'ailleurs dangereusement. Un message posthume de sa "mère de substitution M"  le met sur la piste du chef de Spectre que Bond va poursuivre sur toute la planète ou presque (Mexique, avec de belles photos de la "Fête des morts", Italie, Autriche. Afrique du Sud et Londres...) Les allusions aux épisodes précédents sont légion (la pieuvre, le chat blanc, la galerie de portraits des femmes et hommes dont James Bond  a croisé le chemin...). Les poursuites sont toujours aussi haletantes qu'invraisemblables (une partie du charme), le smoking est toujours impeccable même après les pires bagarres avec les méchants, les gadgets explosent au bon moment, la superbe voiture finit hélas dans le Tibre et les femmes sont belles, Monica Bellucci en veuve fait un passage éclair dans le lit de Bond qui va vite lui préférer la jeune Madeleine, Léa Seydoux ravissante mais un cran en dessous de la situation...Christoph Waltz ne fait pas un méchant très convainquant même dans la scène de torture...et Daniel Craig qui endosse pour la 4ème fois le costume de James Bond paraît un peu à bout de souffle...

Ce n'est pas le meilleur James Bond ...il y a des longueurs et la magie n'opère pas complètement...si vous êtes "fan" allez-y....

Ange et Gabrielle de Anne Gaffieri avec Isabelle Carré, Patrick Bruel, Alice de Lencquesaing, Thomas Soliveres...Vu le 10 novembre 2015  

Ce film est pour ceux qui aiment le cinéma pour passer un bon moment de détente sans se prendre la tête, rire un peu, sourire beaucoup et se laisser allet au gré d'une histoire tellement cousue de fils blancs qu'elle en devient prenante.
Le titre lui-même annonce le contenu, l'ange Gabriel est celui de l'annonciation à Marie, cette annonce d'une naissance à venir est le point de départ de cette histoire où Gabrielle vient annoncer à Ange que sa fille Claire (17 ans) est enceinte de son fils Simon (21 ans) qui ne veut pas assumer sa paternité...Or Ange nie être le père de Simon...

La naissance va être l'occasion pour ces êtres qui se cherchent de se trouver.

Isabelle Carré, une actrice que j'apprécie beaucoup, incarne Gabrielle avec simplicité, son visage "angélique" cache la détermination d'une femme décidée à se battre pour sa fille mais aussi la "midinette" à la recherche de l'amour. Patrick Bruel fait du Patrick Bruel, il reste un Ange séduisant sans être totalement convainquant dans sa relation mal assumée avec Simon, son supposé fils. Alice de Lencquesaing et Thomas Soliveres forment le très jeune couple Claire et Simon qui a des difficultés à mûrir,  il reste toutefois éclipsé par le couple Ange et Gabrielle.

La réalisatrice, Anne Gaffieri, a adapté au cinéma une pièce de théâtre, L'éveil du chameau de Murielle Magellan,  sa grande qualité étant de ne pas avoir fait du théâtre filmé, pas de débauche d'effets spéciaux, pas de message à double ou triple sens, mais les rues, les restaurants et les appartements de Paris pour décor de cette double romance.

Faites une pause, allez-y !!!


Mon roi de Maïwenn avec Emmanuelle Bercot,  Vincent Cassel, Isild Le Besco, Louis Garrel...Vu le 3 novembre 2015  

Est-ce que ce énième film sur le couple du cinéma français vaut le dérangement ?

Oui, c'est sûr, même si cette histoire de passion destructrice entre Tony et Georgio n'en fait pas un "grand film".
Accident de ski et pendant sa rééducation pour réapprendre à marcher seule, Tony (Emmanuelle Bercot), se rémémore sa rencontre avec le beau Georgio (Vincent Cassel), les nuits de folie (avec son "roi des connards"), les mensonges, la boisson, la drogue, les tromperies qui provoquent l'éloignement mais les retrouvailles et la décision de faire un enfant, le mariage, la naissance et la décision d'être un bon père pour cet enfant...et le cycle qui recommence entraînant la difficile décision du divorce....La platitude de cette énumération ne permet pas de faire sentir le talent de Maïwenn qui réussit, à mon avis (qui n'est pas partagé par tous), à montrer que les mystères de l'addiction amoureuse lorsqu'il n'y a plus partage mais manipulation, opposition, conduisent inexorablement à la chûte...et il faut du temps pour se reconstruire...

Emmanuelle Bercot, récompensée à Cannes par le prix d'interprétation féminine développe une grande palette d'expressions, l'amoureuse, la jalouse, la mère attentionnée, mais aussi la colère avec les cris et les larmes, la souffrance (physique et mentale), la femme qui réussit (une avocate à laquelle on va confier une grande cause à défendre, réussite d'ailleurs très mal supportée par un Georgio machiste...). Vincent Cassel est étonnant dans ce beau gosse de Georgio qui veut vivre à sa façon et qui manipule les autres pour y parvenir, passant en un clin d'oeil du comique au tragique...

Louis Garrel qui joue le frère de Tony apporte avec brio la petite note de lucidité, le point de vue du spectateur dans cette tempête amoureuse qui se passe dans un milieu où visiblement on a pas de problème d'argent, l'ananlyse sociologique est très superficielle. Bien sûr le sujet est loin d'être neuf et le regard que porte Maïwenn est parfois un peu confus,  mais il faut se laisser emporter sans trop chercher à analyser...

Bref on a aimé et on recommande ce film.

Belles familles de Jean-Paul Rappeneau avec Mathieu Amalric,  Marine Vacth, Gilles Lelouche, Nicole Garcia, Karin Viard, André Dussolier, Guillaume de Tonquédec  ...  Vu le 20 octobre 2015  

Un nouveau film de Jean-Paul Rappeneau, réalisateur enchanteur d'un Cyrano de Bergerac qui reste en mémoire on y court...et on revient déçu.

Certes le film est beau avec une grande fluidité de l'image pour faire passer de l'ombre à la lumière les secrets de famille que recèle un château de famille, héritage contesté.  Mais cette quête à la recherche d'une image positive d'un père détesté est bien trop convenue, trop prévisible (même s'il y a quelques belles trouvailles) et on ne se laisse pas emporter malgré le rythme qu'a donné Rappeneau. 

La famille Varenne est en procès pour un château provincial héritage convoité par la mairie qui a fait usage de son droit de préemption...Jérôme Varenne (Mathieu Amalric) revient de Chine et malgré sa mère (Nicole Garcia) et son frère Jean-Michel (Guillaume de Tonquédec)  cherche en se rendant sur place à démèler toute l'histoire, il y trouvera aussi la belle Louise (Marine Vacth) fille de Florence (Karin Viard) la dernière compagne de  son père, mais aussi son ami d'enfance Grégoire (Gilles Lelouche) devenu promoteur et le maire (André Dussolier) qui nous fait un numéro de vieux beau amoureux transi, peut-être un peu forcé. Le film est porté par l'énergie déployée par cet excellent casting d'acteurs avec une mention spéciale pour la magnifique Marine Vacht, jeune mannequin qui a déjà joué dans un film que nouis n'avons pas vu "Jeune et jolie" de François Ozon et qui a visiblement séduit Rappeneau dont la caméra s'attache à nous monter toutes les facettes. 

Voilà,  le film bien sûr se laisse voir mais peut-être plus le dimanche soir à la télé....

L'étudiante et Monsieur Henri d'Ivan Calbérac avec Claude Brasseur, Noémie Schmidt, Guillaume de Tonquédec, Frédérique Bel ...  Vu le 12 octobre 2015  

Envie de passer un agréable moment avec rires, émotion mais aussi quelques bonnes remarques sur la difficulté de cohabiter entre générations...alors précipitez-vous pour voir ce film "L'étudiante et Monsieur Henri".

Constance (Noémie Schmidt), jeune étudiante qui perd ses moyens en situation de stress (cela rapelle du vécu pour certains !!!) monte à Paris et trouve une chambre à louer chez monsieur Henri (Claude Brasseur), la cohabitation s'annonce difficile et même explosive, on imagine donc la suite...Mais, monsieur Henri a un fils, Paul (Guillaume de Tonquédec) qu'il estime mal marié avec la "nunuche" Valérie (Frédérique Bel) et propose un marché cynique à la jolie Constance, séduire son fils pour casser ce mariage...La machination se met en marche tandis qu'un piano dont joue Constance la rapproche du bougon Henri qui cache ainsi sa sensiblerie et son déni d'événements tragiques passés...mais rien ne se passe vraiment comme prévu.

Le casting a été composé avec soin et le duo Claude Brasseur-Noémie Schmidt, fraicheur de la jeunesse contre vieillesse bougonne fait des étincelles et  fonctionne bien pour notre grand plaisir.  D'autre part, Guillaume de Tonquédec campe avec bonheur un Paul coincé qui se transforme en amoureux transi et la Valérie incarnée par une Frédérique Bel "loufoque" est irrésistible. Ce quatuor d'acteurs porte bien la réalisation sans temps morts d'Ivan Calbérac qui adapte au cinéma sa propre pièce de théâtre. Je ne saurai oublier la musique de Laurent Aktin avec un superbe piano et un thème séduisant...

Fable qui ne se prend pas trop au sérieux sur la communication et l'incompréhension entre les générations, sur les rapports parents-enfants, on vous conseille fortement d'aller voir ce film.

L'odeur de la mandarine de Gilles Legrand avec Olivier Gourmet, Georgia Scalliet, Hélène Vincent, ...  Vu le 5 octobre 2015  

 

Difficile a posteriori de faire l'analyse de ce qui séduit dans ce film :

- les acteurs, ils sont tous très bons avec une mention spéciale à Olivier Gourmet et surtout Georgia Scalliet, une très belle découverte...

- l'histoire elle-même, elle est originale et bien traitée. Faut-il avoir de l'amour l'un pour l'autre  pour faire l'amour et éprouver du plaisir ?

 - les chevaux et la nature, omniprésents dans ce petit coin protégé des affres de la grande guerre, et  magnifiquement photographiés...

En 1918, Angèle (Georgia Scalliet) , jeune infirmière arrive avec sa fille  au chateau* de Gaston (Olivier Gourmet)  pour le soigner car il vient de perdre une jambe.  Angèle est toujours hantée par le souvenir du père de sa fille mort pendant la guerre et Gaston ne peut faire le deuil de sa jambe, peu à peu ils s'apprivoisent et tissent une grande complicité rapprochés notamment par la passion du cheval, dont une jument, Mandarine, (Le titre est donc une métaphore de l'accouplement de Mandarine et d'un étalon et du couple Angèle-Gaston) En effet,  Gaston demande Angèle en mariage,  celle-ci refuse d'abord, puis pour assurer l'avenir de sa fille accepte un "mariage de raison" avec un contrat précis, prévoyant même le détail de leurs relations conjugales.   La nuit de noces tourne à la catastrophe... Comment vont-ils finir par se (re)trouver, on vous laisse le soin de le découvrir au fil du film.

Bref on vous recommande ce film qui mèle rudesse et finesse, voir un peu d'humour, rythmé par de superbes chevauchées en pleine forêt...et de plus on ne peut être qu'admiratif du travail des dresseurs de chevaux mais aussi d'un cerf absolument magnifique.


* Le beau château est celui de Montmarin à Sargé-sur-Braye (41)

Boomerang de François Favrat  avec Laurent Lafitte, Mélanie Laurent, Audrey Dana, Vladimir Yordanoff, Bulle Ogier........  Vu le 29 septembre 2015  

 

Antoine 40 ans en période d'instabilité parce qu'il vient de divorcer a besoin de certitudes sur la disparition tragique de sa mère, il entraîne sa soeur Agathe dans sa quête sur l'ile de Noirmoutier, ile où ils passaient des vacances heureuses en famille et où leur mère est morte noyée...Certains propos qui lui sont alors rapportés jettent un doute sur la véracité de ce qu'on lui a raconté lorsqu'il était enfant sur le décès de sa mère. Les réponses aux questions insistantes qu'il pose alors aux membres de la famille dont son père remarié ne font qu'accroître ce doute et sa suspiscion...Son obsession à chercher une vérité braque même contre lui toute la famille dont sa soeur Agathe, car lui "parle" dans une famille où "on ne se parle pas"...Une photo va permettre à Antoine de remonter une nouvelle piste jusqu'à la découverte du mystère qui leur a été bien caché par la famille.

La première partie est un peu décousue et il faut du temps pour que la quète devienne intéressante et même surprenante...Les acteurs heureusement sont bons avec un excellent Laurent Lafitte en Antoine, Mélanie Laurent (Agathe) est elle aussi convaincante et l'arrivée d'Audrey Dana (Angèle) dans le film et dans la vie d'Antoine donne un coup de punch au film. La réalisation est soignée avec les beaux paysages de l'ile de Noirmoutier et du passage du Gois et quelques scènes spectaculaires mais reste un peu paresseuse...Le sujet est assez banal de cette plongée dans le passé d'une famille car chacun sait que "toutes les familles cachent un cadavre dans le placard" !!!

Doit-on dire la vérité à des enfants même très jeunes, doit-on cacher obstinément la vérité pour garder une certaine cohésion de la famille, comment accepter les orientations sexuelles de ses proches et comment les faits du passé peuvent vous revenir en pleine face comme un boomerang voilà quelques thèmes finement abordés au travers d'un scénario tiré du livre de Tatiana de Rosnay 

Bref, grace à une dernière partie très convaincante on recommande ce film, un bon film à la française...

Au plus près du soleil de Yves Angelo  avec Sylvie Testud, Gregory Gadebois, Mathilde Bisson........  Vu le 22 septembre 2015  


L'idée de départ est intéressante, une juge découvre que la personne qu'elle interroge est la mère biologique de l'enfant qu'elle a adopté. Que va-t'elle faire ? Lui présenter son fils ou l'enfoncer pour qu'elle ne découvre jamais cette vérité ?

La juge, (Sylvie Testud) choisit la deuxième solution, mais c'est sans compter avec son mari, un avocat (Gregory Gadebois) qui marque son désaccord en rencontrant Juliette (Mathilde Bisson) pour l'aider...au départ, car elle diablement jolie la Juliette. S'en suit un enchaînement invraisemblable et en même temps bien trop prévisible de situations pour se terminer en nous emmenant en croisière tragique. La méditerranée comme lieu de tragédie antique, mais là on nage dans le pathos...

De plus Yves Angelo, sans aucun doute un très bon photographe, tombe dans ce travers actuel des gros plans de visages jusqu'à voir la texture de la peau qui sont censés traduire l'expression des sentiments mais qui en fait ne sont que des visages...

Bref dommage pour les acteurs mais passez votre chemin....

 Human de Yann Arthus-Bertrand  en collaboration avec la Fondation Bettencourt-Shueller et la Fondation GoodPlanet ........  Vu le 13 septembre 2015  

 

"Je suis un homme parmi 7 milliards d’autres. Depuis 40 ans, je photographie notre planète et la diversité humaine et j’ai le sentiment que l’humanité n’avance pas. On n’arrive toujours pas à vivre ensemble.  Pourquoi ?
                                  Ce n’est pas dans les statistiques, dans les analyses que j’ai                                         cherché la réponse, mais dans l’homme."

                                                                                      Yann Arthus-Bertrand


Ce film, mais est-ce un film ? Une exceptionnelle litanie de magnifiques images et de visages ou plutôt de regards, des yeux au fond desquels on retouve une parcelle de ce qui fait de nous des êtres humains. Yann Arthus-Bertrand révèle la fantastique beauté de notre planète et la diversités des humains qui la peuplent, certes une grande diversité de couleur de peau, de langage, de modes de vie mais ce qui fait la force du film c'est de montrer qu'au travers de parcours si différents  hommes et femmes partagent les mêmes fondamentaux, les mêmes interrogations sur le sens de la vie, sur la mort, sur l'amour, sur la place de l'homme sur terre et les excès qu'il génère. 

Les images parlent et parlent de nous portées par la belle musique d'Armand Amar.

Nous avons eu la chance de voir le film sur grand écran, ce pour quoi il est conçu mais il va être possible de le voir à la télévision sur A2 le 29 septembre 2015 à 20h50, alors réservez votre soirée...

Bien sûr le film est long (plus de 3 heures)  mais tellement prenant...et pour ceux qui ne pourraient pas le voir il y a la possibilité d'internet, un partenariat avec YouTube permet de visionner l'intégralité du film ou successivement en 3 séquences. Alors bonne vision.

https://www.youtube.com/channel/UCDNQaVmuu2TyUXLELJuD1lQ

Informations plus générales sur :

http://www.human-themovie.org/fr/
 

La belle saison de Catherine Corsini avec Cécile de France, Izïa Higelin, Noémie Lvovsky...  Vu le 8 septembre 2015  


En haut de l'affiche les trois femmes si différentes qui portent un film attachant sur le féminisme après mai 68 et les conquêtes des femmes "qui veulent librement disposer de leur corps"  et les résistances, notamment du monde rural (pillule, avortement et planning familial seront le résultat de ces luttes).

Cécile de France c'est Carole, professeur d'espagnol, parisienne, militante passionnée pour le droit des femmes qui vit en couple dans un milieu bohème où l'on refait le monde à longueur de journée.
 Izïa Higelin c'est Delphine, jeune agricultrice du Limousin qui travaille dans la ferme familiale et dont le destin est tout tracé par ses parents, se marier et avoir des enfants pour continuer l'exploitation...sauf que Delphine est attirée par les femmes.

Noémie Lovvsky, c'est Monique, la mère de Delphine qui travaille durement pour rien...et qui du fait d'un mari malade endosse le rôle de gardienne farouche des traditions, une "Colomba" limousine. Delphine et Carole n'auraient pas du se rencontrer et pourtant le hasard va les mettre en relation, partager les réunions dans les amphis, les manifs et les actions comme la "libération" jubilatoire d'un militant homosexuel de son asile psychiatrique.  Très vite Delphine est attirée par Carole qui elle résiste ...puis succombe. S'en suit une relation passionnée qui va se poursuivre dans la ferme limousine où Delphine a du repartir du fait de la maladie de  son père. C'est la "belle saison" dans une campagne baignée de soleil qui attise les passions et rend lumineux les corps nus...Les rôles s'inversent et c'est Carole qui veut tout abandonner pour suivre cette passion et qui s'interroge sur leur avenir alors que Delphine est ancrée dans la glaise. L'amour qu'elles se portent va-t'il résister ? La fin du film ne lève pas toutes les ambiguïtés...

Cécile de France et Izïa Higelin sont magnifiques et complémentaires dans leur connivence, la photographie est superbe, la mise en scène de Catherine Corsini mèle avec bonheur nervosité et exaltation du mouvement féministe post soixante-huitard et langueur et sueur du monde agricole. 

Si vous en avez l'occasion, le film est à voir.

  

Dheepan de Jacques Audiard avec Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan...  Vu le 1er septembre 2015   

 

"Dheepan, nous raconte une histoire intrigante, atypique qui prend doucement de l'ampleur et finit par être tout bonnement émouvante. Maîtrisé en douceur, ce programme fait un film fort et généraux. Victorieux"  Critique de Frédéric Strauss pour Télérama

"Dheepan de Jacques Audiard, arrogant et stupide. Un film politiquement infect.
Audiard enfone le clou avec un épilogue parfaitement infect (en Angleterre le gentil Tamoul a fini par trouver la banlieue de ses rêves) qui révèle l'étendue de son intelligence politique". 
  Critique de Vincent Malausa pour le Nouvel Obs.

 

Deux points de vue franchement opposés qui montrent bien l'ambiguïté du spectateur à la fin du film. Certains passages sont vraiment de grands moments de cinéma, avec une science du cadrage et des photos éblouissantes comme Paris, la ville lumière, décrite ironiquement au travers du clignotement des serres têtes lumineux que cherche à vendre Dheepan à la sauvette....L'invocation du dieu Ganesh, le dieu éléphant qui détruit les obstacles et accorde les richesses... Mais....ce n'est pas le film sur l'immigration, ni le film sur l'intégration que la première partie du film pourrait laisser croire. En effet Dheepan, ancien soldat Sri-Lankais (un Tigre Tamoul ?) trouve dans un camp de réfugiés la femme et l'enfant qui vont lui permettre d'émigrer en France. S'en suit leur arrivée dans une cité de la banlieue parisienne, autre monde condensé de drogue et de violence avec ses règles incompréhensibles pour un étranger et même pour nous tellement cette cité est carricaturale. Peu à peu Dheepan, "sa femme et sa fille" prennent leur marques, école, travail...et puis brutalement le film dérape vers le film d'action, la violence de la cité ayant réveillé la violence du "Tigre Tamoul" qui défend "sa famille". Même si c'est bien filmé, la volonté d'Audiard de faire de Dheepan un héros moderne tourne court et laisse un sentiment de profonde déception. Un bon point, les acteurs non-professionnels comme Jesuthasan ou Srinivasan sont convaincants et attachants et l'évolution des relations au sein de cette famille "composée" est bien conduite, même si elle est prévisible. On peut voir aussi la fin du film (en Angleterre) non comme une réalité mais comme la vision onirique de ces survivants de la violence. 

Monsieur Audiard, "De rouille et d'os" vu en 2012 nous avait laissé une bien meileure impression.

 

Bref, pour une palme d'or ce n'est pas le film du siècle et il se laisse voir sans en attendre trop, comme pourrait le laisser croire le matraquage publicitaire lié à sa dictinction.


La face cachée de Margo de Jake Schreier avec Nat Wolff, Cara Delevingne, Justice Smith, Austin Abrams, Halston Sage...  Vu le 18 août 2015   

Il est des films dont l'appréciation se révèle difficile,  "La face cachée de Margo" en fait partie. C'est bien filmé, les acteurs sont bons, le scénario tiré du roman de John Green (auteur également de "Nos étoiles contraires" mis au cinéma l'année dernière et qui nous avait beaucoup plu) sans être totalement original est intéressant, mais...cette narration du  passage de la fin du lycée à la faculté, thème récurent des films américains, n'apporte pas grand chose de neuf malgré l'ajout du jeu de piste pour retrouver Margo qui a disparu.  

Quentin s'est éloigné de sa jolie voisine Margo et préfère la compagnie de ses amis, Ben et Radar avec lesquels il envisage un avenir plutôt conventionnel... Une nuit Margo retrouve Quentin et l'entraîne dans une expédition punitive envers son ex-petit ami et sa copine, Lacey, qui l'a trahie...c'est enlevé et amusant et fait découvrir à Quentin une Margo différente, non conventionnelle (la face cachée), qui le séduit,. Mais le lendemain, Margo a disparu...Quentin aidé par ses amis va trouver des indices laissés par Margo sur sa destination (Le titre original du roman de John Green, Paper towns, qui fait allusion aux villes sans habitants mis sur les cartes pour en déceler les reproductions illicites est de ce fait plus explicite que la "face cachée")  et par amour pour Margo se lance dans une expédition de 2000 km en voiture pour la retrouver avec ses amis et leurs copines.  Mais Margo sera-t'elle au boût de la route ?

Bien sûr il y a là tout le voyage initiatique de transition entre adolescence et âge adulte, une morale un peu lourde sur les bienfaits de l'amitié, sur la méconnaissance de l'autre "ne pas mettre son premier amour sur un piédestal" et sur la vie, qui même si elle ne fait pas de vous un gagnant au loto ou un basketteur renommé, vaut le coup d'être vécue...

En période de disette de films intéressants, La face cachée de Margo se laisse voir....



La femme au tableau de Simon Curtis avec Hélène Mirren, Ryan Reynolds...  Vu le 21 juillet 2015   

La lutte du pot de fer contre le pot de terre...Ce film rend hommage au véridique long combat judiciaire de Maria Altmann (Helen Mirren) pour récupérer les tableaux du peintre Gustav Klimt acquis par son oncle Ferdinand, dont le très célèbre portrait de sa femme Adèle Bloch-Bauer (de 1913) et légués par testament à ses nièces. Aidée par un jeune avocat, Randy Schoenberg (petit fils du compositeur Arnold Schoenberg) (Ryan Reynolds), elle va finir par attaquer l'Etat autrichien en justice, profitant des méandres de la loi américaine, pour récupérer les oeuvres dont elle a été spoliée lors du pillage des biens et objets d'art des familles juives autrichiennes après l'Anshluss de 1938. La suite des procès est entrecoupée des scènes de la vie de Maria à Vienne, ses liens avec sa tante Adèle, son mariage avec un chanteur d'opéra, les humiliations des juifs et les pillages, la fuite éperdue de Maria et de son époux pour finalement rejoindre les Etats Unis. C'est bien fait, magnifiquement retracé notamment l'atmosphère  de l'accueil des nazis à Vienne ou la vie des riches familles juives de Vienne, mais cela reste très (trop) classique. Helen Mirren est une merveilleuse interprète qui rend crédible ce long combat et Ryan Reynolds, un peu falot au début du film gagne en épaisseur convaincante au fil du récit. Si Maria finit par gagner (en 2006) et récupérer 5 tableaux, elle devra s'en séparer et les vendre, Le portait d'Adèle Bloch-Bauer fut acheté par le magnat des cosmétiques Ronald Lauder sous réserve d'être toujours accessible au public, ce qui est le cas à la Neue Galerie de New York où la foule se presse toujours pour l'admirer.

Mon regret dans ce film c'est la trop petite place donnée au magnifique tableau de Klimt....C'est pour cela que j'en ai mis la photo ci-dessous.

On vous conseille fortement d'aller voir ce film...

 

Figure éminente de l’école de l’Art Nouveau de Vienne, Klimt (1862-1918) était connu pour l’érotisme de ses œuvres.  Dans ce portrait doré, il représente Adèle Bloch-Bauer,  la tante de Maria, en reine égyptienne, parée d’or et de bijoux, son corps, entièrement recouvert de motifs décoratifs byzantins et égyptiens itératifs (comme l'œil d'Horus, symbole hybride entre un œil humain et un œil de faucon qui symbolise la victoire du bien sur le mal, mais aussi les 5 sens !!!). Comme une mosaïque, ils font  ressortir le visage et les mains. On note le dualisme entre réalisme et abstraction.Le collier que porte Adèle sur la toile allait d’ailleurs être offert plusieurs années après par son oncle à Maria en cadeau de mariage (Après le pillage il a été donné  à la femme d'Heydrich, Lina, mais n'a jamais été retrouvé). 

Adèle est morte des suites d’une méningite en 1925.
Fait exceptionnel, Klimt a peint deux portraits d’Adèle.

 

 

Gustav Klimt Portrait d'Adèle Bloch-Bauer I, 1907-1913 - Huile et or sur toile, 138x138cm

Un moment d'égarement de Jean François Richet avec Vincent Cassel, François Cluzet, Alice Isaaz, Lola le Lann...  Vu le 7 juillet 2015   

Remake, 40 ans après, du film de Claude Berri, produit en forme d'hommage par son fils Thomas Langmann. L'histoire est simple, deux amis Laurent et Antoine (Vincent Cassel et François Cluzet) l'un divorcé, l'autre en instance de séparation, partent en vacances avec leurs filles respectives en Corse, ( Marie (18 ans) et Louna (17 ans), respectivement Alice Isaaz et Lola Le Lann). Louna séduit Laurent sur une plage...le moment d'égarement...et amoureuse révèle à son père qu'elle a eu une relation avec un homme de 45 ans...Antoine furieux recherche le "salaud"  et veut le tuer...Il demande bien sûr l'aide de Laurent pour l'aider dans sa recherche d'où les situations ambigües et les dialogues à double sens.

Cette situation qui, il y a 40 ans paraissait sulfureuse, n'a pas le même caractère aujourd'hui, la société a évolué, d'ailleurs c'est ce que la fin du film (un peu baclée...) laisse entendre. Le décor est magnifique, les acteurs sont dans l'ensemble bons même si le duo Caassel-Cluzet surjoue par moments et Lola Le Lann laisse voir une plastique irréprochable..C'est un film de vacances, toutefois il n'y a pas de quoi s'y égarer.

Une mère de Christine Carrière avec Mathilde Seigner, Kacey Mottet Klein, Pierfrancesco Favino...  Vu le 30 juin 2015   

Christine Carrière s'empare d'un sujet de société sur la relation conflictuelle d'une mère et de son fils adolescent.

Face à la violence de son fils Guillaume 16 ans déscolarisé, jeune délinquant comme sa bande de potes, au vocabulaire fruste et vulgaire rendant la communication presque impossible que doit faire une mère, Marie,  déboussolée, impuissante, en manque d'affection, pour rester "une bonne mère" ?

A bout de force, face aux frasques de son fils qu'elle continue pourtant à couvrir même devant la police, Marie finit par rejeter son fils et volontairement l'éloigner pour qu'il se confronte à une autre violence, celle de la société, mais est-ce  la solution ?

Le film reste peu optimiste à l'image de ce phare au boût de la jetée du village constamment présent mais qui ne brille jamais.                         Une mère doit-elle aimer son fils, un fils doit-il aimer sa mère ? 

Mathide Seigner est ici en partie à contre emploi, elle livre une bonne composition et porte le film, il lui manque toutefois un soupçon d'intensité dramatique pour être totalement convaincante, son ex, Francisco Favino apporte sa présence de "gros nounours", l'épaule du confident, Kacey Mottet Klein a le physique, les attitudes et les expressions de petit voyou qu'on ne souhaite à aucune mère d'avoir mais l'ensemble du film déçoit, on peut aller le voir comme un constat de situations ingérables qui sont malheureusement le lot d'un certain nombre de mères, mais ce n'est qu'un constat. Sur un sujet très voisin, La tête haute, le film d'Emmanuelle Bercot avec le jeune Rod Paradot est bien plus convainquant.

La loi du marché de Stéphane Brizé avec Vincent Lindon et des acteurs amateurs.....  Vu le 16 juin 2015   

Deux versions concernant ce film, l'une élogieuse, l'autre l'éreintant,  il fallait donc le voir pour se faire une idée et bien, après vision,  c'est "beaucoup de bruit pour rien". C'est  un honnète documentaire sur le monde du travail aujourd'hui (fermeture d'usine, licenciements, chômage, passage par Pôle emploi et des stages pour rien, entretiens d'embauche désincarnés,  détresse psychologique et même suicide...) avec un Vincent Lindon omniprésent en "statue du commandeur"  dénonçant le système dont il est à la fois acteur et victime (c'est le point le plus positif du film et il méritait sans doute sa récompense à Cannes)... mais pour le reste c'est une succession de scènes pleines de poncifs où l'on reste sur la touche. La caméra mobile à l'épaule et les cadrages très étudiés pour faire "vrai" , insertion dans la "vraie vie" du travailleur, finissent par lasser... Le film des frères Dardenne "Deux jours, une nuit"  vu en 2014 nous avait paru beaucoup plus juste et plus subversif dans les rapports entre les salariés mis en face d'une décision patronale arbitraire... 

A vous de vous faire votre propre avis....


 La tête haute d'Emmanuelle Bercot avec Catherine Deneuve, Rod Paradot, Benoît Magimel......  Vu le 26 mai 2015   

Un film choc sur un enfant ingérable, Malony, confronté au système judiciaire et éducatif.  Sa souffrance sans doute de ne pas réussir à s'exprimer (père inconnu, mère sans repères..) s'extériorise par une grande violence et un non respect des autres..même auprès du juge pour enfant (excellente Catherine Deneuve  pleine d'humanité) ainsi qu'envers un éducateur (Benoît Magimel) qui cherchent désespérement comment lui éviter la prison.
Le système n'est sans doute pas parfait mais laisse sa chance à un jeune qui  ne cherche pas vraiment à la saisir, bien au contraire, il baisse la tête et s'abrite de sa capuche (symbole du mal être ?) qui lui permet de dénier ce monde qu'on lui propose.  On s'achemine donc vers le parcours du jeune délinquant qui va passer sa vie en prison...la rencontre d'une jeune fille va-t'elle lui permettre de relever la tête et de regarder le monde en face ?

Le film est difficile à cause des moments de violence explosive, il permet aussi de porter un regard instructif, ni positif, ni négatif, sur la manière dont notre société s'occupe des jeunes en situation de délinquance...Le jeune Rod Paradot interprète remarquablement  un Malony tout en tension. C'est l'année d'Emmanuelle Bercot,  primée à Cannes comme actrice et qui signe ici une réalisation très convaincante. 

Ce film est à voir malgré  sa violence, on ne voit plus le métier de juge pour enfant ou d'éducateur de la même façon.

 Nos femmes de Richard Berry avec Daniel Auteuil, Thierry Lhermitte, Richard Berry...  Vu le 5 mai 2015   

Nous avions vu à Paris la pièce d'Eric Assous qui nous avait beaucoup plu et à laquelle nous avions beaucoup ri...Mais nous avons voulu aller voir le film pour voir comment on pouvait réaliser une adaptation cinématographique de ce huis clos à 3 personnages.

L'histoire est celle d'une longue et franche amitié entre 3 potes qui sont brutalement comfrontés à l'impensable, l'un d'entre-eux à tué sa femme et vient auprès de ses amis rechercher un alibi.

Jusqu'où peut donc aller l'amitié ?

Au cours d'une longue nuit, les arguments pour ou contre la dénonciation à la police vont donner lieu à de savoureux numéros d'acteurs, l'adapatation cinématographique permet par des flash back de voir les femmes du trio ainsi que Pascaline, la fille de l'un d'eux, ce qui donne à voir le non-dit de la pièce sur leur vie familiale et leurs problèmes de couple...mais Richard Berry metteur en scène n'échappe pas à l'écueil du théâtre filmé. Le trio, Auteuil, Lhermitte, Berry fonctionne bien, la mise en scène est classique sans plus...On reste cependant sur la réserve et on sourit plus qu'on ne rit...

 

Pour ceux qui n'ont pas vu la pièce, le film permet de passer un moment très agréable avec en plus une réflexion sur les ressorts psychologiques de l'amitié, pour ceux qui ont vu la pièce...passez votre chemin et restez sur votre souvenir. 

Every Think Will Be Fine de Wim Wenders avec James Franco, Charlotte Gainsbourg, Marie-Josée Croze...  Vu le 28 avril 2015   

Impression mitigée d'un film assez déconcertant car en permanence au fur et à mesure que l'histoire se déroule, comme dans un livre, on imagine une suite... qui n'est pas celle à laquelle on s'attendait. Tourné au Québec, le film commence comme un thriller glacial dans des paysages de neige sublimes, un accident mortel où est impliqué Thomas un écrivain en panne d'inspiration. Mais ensuite c'est une étude psychologique que propose Wiml Wenders au travers du lent processus de reconstruction de Thomas, scruté au plus près par la caméra...Peut-on après un tel drame se reconstruire tout seul ? Le retour sur les lieux, la discussion avec la mère de l'enfant tué (Charlotte Gainsbourg bouleversée et bouleversante)  la réussite professionnelle,  le mariage ne permettront pas de casser la froide indifférence dans laquelle Thomas s'est réfugié, mais la rédemption viendra peut-être d'une forme de pardon réciproque entre Thomas et le frère de l'enfant tué...

Wim Wenders est un artiste et ce film surprend aussi par les cadrages surprenants qui évoquent la peinture et notamment Edward Hopper ou ces champs-contre champs constants comme pour nous plonger dans les personnages tout en restant spectateur...  L'histoire est belle et peu banale, servie par une musique prenante.James Franco (Thomas)  est particulièrement convaincant et porte le film.

Ce n'est pas le film de l'année loin s'en faut, il ne paraît pas rencontrer beaucoup d'adhésion du public et pourtant  il reste quelque chose de la projection, c'est incontestable. 

En équilibre de Denis Dercourt avec Cécile de France, Albert Dupontel...  Vu le 21 avril 2015   

Un film subtil sur la volonté et l'obstination humaine face à une condition amoindrie. Marc (Albert Dupontel) est un cascadeur à cheval qui lors d'un tournage devient paraplégique. Florence (Cécile de France) est le représentant de l'assurance qui doit l'indemniser et qui doit tout faire pour minimiser le montant à verser...

Leur rencontre,  lui en fauteuil roulant aigri et dur, elle, en femme d'affaires très sûre d'elle-même va bouleverser leur équilibre. Marc, pour lui, mais aussi pour elle, va progressivement remonter à cheval, Florence, à cause de lui mais aussi pour elle,  va quitter l'assurance et reprendre une carrière de pianiste...Le 3ème personnage c'est le magnifique cheval Othello,  à l'origine de l'accident mais aussi le révélateur, celui des capacités de dresseur de Marc, de vaincre la peur d'affronter un nouvel avenir pour Florence et celui qui va les réunir.

Les images sont superbes, la cascade sur la plage en Bretagne admirable,  les deux acteurs, indissociables, sont un vrai régal et leur évolution fort bien amenée. Le réalisateur a réussit aussi  un certain équilibre et ne verse pas dans la compassion face au handicap.  Bon, le scénario pêche par quelques invraisemblances, mais lorsqu'on sait qu'il s'agit de la mise en image d'une histoire vraie, celle de Bernard Sachsé (il a d'ailleurs eu la médaille de bronze de dressage par équipe aux jeux paralympiques d'Atlanta en 1996), on peut passer sur quelques invraisemblances... Cécile de France est rayonnante et étonne...ne serait-ce que pour elle le film est à voir.

 

 

Les châteaux de sable d'Olivier Jahan avec Emma de Caunes, Yannick Rénier, Jeanne Rosa...  Vu le 14 avril 2015   

Une tranche de vie contemporaine qui touche d'autant plus qu'il y a peu de distance entre ce qui se passe sur l'écran et ce que chacun d'entre nous a pu vivre...Faire le deuil d'un père et/ou d'un amour fusionnel nécessite peut-être que s'écroulent les châteaux de sable comme ceux qu'Eléonore, la trentaine, photographe de talent certes mais non reconnu a construit sur son père qui vient de mourir ou sur son couple avec Samuel, professeur d'histoire, son ex, qui vient l'aider le temps d'un week-end à vendre la maison paternelle en Bretagne. Claire, l'agent immobilier qui va les aider à vendre la maison et qui accompagne la ronde des acheteurs potentiels est elle-même un symbole de réussite professionnelle mais bâtie sur un vide affectif et qui, à sa manière va aider Eléonore et Samuel à dépasser leurs ressentiments et rancoeurs...pour un nouveau départ ?
 La mise en scène est intéressante avec ce parti pris théâtral des comédiens qui s'adressent directement au spectateur ou avec cette voix off qui nous conte l'histoire...La photographie est superbe, les paysages bretons admirables et les acteurs sont cadrés au plus près pour nous les rendre encore plus proches. Emma de Caunes est particulièrement attachante et photogénique en Eléonore, Yannick Rénier très convaincant (surtout pour les bricoleurs du dimanche)...et Jeanne Rosa excellente dans le rôle de Claire, je n'oublie pas Alain Chamfort le père qui joue très juste, ni Christine Brucher qui joue Maëlle, un personnage inattendu et révélateur.

Voila donc un film comme on aime en voir de temps en temps qui donne une image positive de la vie.


Un homme idéal de Yann Gozlan avec Pierre Niney, Ana Girardot, André Marcon...  Vu le 24 mars 2015   

Un film sur l'imposture et le plagiat et la spirale infernale des conséquences qui vont en découler.  Certes le scénario n'est pas vraiment original, mais la mise en image de cette histoire, nerveuse et électrique nous fait oublier les incohérences et Pierre Niney qui porte le film y est pour beaucoup.

Jeune écrivain sans éditeur, Matthieu Vasseur trouve par hasard un manuscrit d'un homme disparu dont il s'empare, qu'il s'attribue et qui le couvre de gloire lui permettant alors de rencontrer la lumineuse Alice Fursac (Ana Girardot) et de pénétrer dans l'univers de la grande bourgeoisie et du luxe de la côte d'azur... Il en profite pendant 3 ans mais ne peut écrire, syndrome de l'écran blanc, et, de plus, surgit un maître chanteur qui menace de révéler l'imposture...On va alors assister à une transformation du héros qui pour garder à la fois celle qu'il aime et son statut d'écrivain prodige va se muer en monstre qui part en vrille comme sa voiture qui fonce au milieu de la nuit..Pierre Niney réussit bien à nous traduire cette alternance des côtés sombres et solaires  de son personnage. Certes "Un homme idéal"  n'est pas un chef d'oeuvre, mais voilà un film qui se laisse voir, qui reste intéressant jusqu'à la fin, qui est de plus bien filmé et qui nous fait sourire par moment par "ses plagiats" de films  comme "Plein soleil" et surtout "La piscine".

Bref, on ne voit pas le temps passer et le film est à voir.

Birdman de Alejandro Gonzalez Inarritu avec Michael Keaton, Zach Galifinakis, Edward Norton, Naomi Watts, Emma Stone, Amy Ryan..,  Vu le 17 mars 2015   

On allait voir un film auréolé de 4 oscars dont celui du meilleur film et on ressort vraiment très perplexes. On peut en effet comprendre que la profession cinématographique ait décerné un prix à celui qui dénonce le système du film hollywoodien ou du milieu du théâtre à Broadway, qui parle de l'ego des comédiens et de leur besoin d'amour ou plutôt de leur désir de reconnaisance, qui parle de l'oubli qui suit l'éphémère de la gloire, qui parle d'un comédien tellement pris par le rôle qui l'a rendu célèbre celui d'un super-héros volant (Birdman) qu'il en est habité puisqu'il lui parle et qu'il le voit à ses côtés...(J'ai employé à dessein 4 fois "parle" parce que le film nous délivre des dialogues constants, c'est normal nous sommes au théâtre, mais dont certains sont d'une pauvreté affligeante ou même d'une grande vulgarité, caractéristiques de nos sociétés en manque de vocabulaire...)

Bien sûr il y a une certaine nouveauté dans la réalisation du film puisque le numérique permet à Inarritu de nous proposer un seul plan-séquence qui dure les deux heures du film et une caméra toujours au plus près des acteurs, tous brillants d'ailleurs, Michael Keaton en tête. et qui portent ce film. Bien sûr qu'on apprécie cette critique du milieu artistique, l'intérêt futile de notre société du XXIème siècle qui se précipite sur internet pour voir les images ridicules d'un acteur en slip, la dénonciation d'une société où l'Amour n'est plus que sexe instantané...mais tout cela mérite t'il un oscar ? On vous propose de vous faire votre avis vous-même.

Timbuktu de Abderrahmane Sissako avec Ibrahim Ahmed, Toulou Kiki, Abel Jafri..,  Vu le 3 mars 2015  

"Timbuktu  : face au djihadisme, la force de l’art" titrait le journal Le Monde le 9 décembre 2014 à la sortie du film et ce titre est un excellent condensé d'un film qui depuis a d'ailleurs reçu plusieurs Césars dont celui du meilleur film.

D'une brûlante actualité "Timbuktu" relate la prise de la ville de Tombouctou au Mali par les djihadistes en 2012 et les nouvelles lois qu'ils imposent à la population à coup de mégaphones, de  violences  et même d'exécutions sommaires.

La grande force de Sissako est d'avoir réalisé un film où il n'y a pas de héros et ou l'art du contrepoint est à son maximum...Les djihadistes sont présentés comme des hommes étrangers (venus d'Algérie, de Libye ?) sensés au nom d'Allah établir un nouvel ordre moral mais dont Sissako démonte l'absurdité des interdits, travailler pour les femmes avec des gants, ne plus faire de musique, pas de cigarette,  ne plus jouer au ballon...interdits qu'eux même trangressent d'ailleurs..Il nous présente aussi deux faces de l'Islam, celle du croyant penseur réfléchi et tolérant et celle qui permet, avec un fusil, d'interpréter le Coran à son avantage..Ainsi Sissako en présentant les djihadistes comme des "personnages de comédie" en fait des hommes ridicules, il l'accentue même dans une scène ptrésentant le tournage d'un film de propagande.

Même Kidane le touareg, a priori le "héros", qui vit au milieu des dunes à l'écart du tumulte, avec sa femme Salima et sa fille Toya (lumineuse jeune actrice) une vie heureuse et "idyllique", symbole de résistance puisqu'il n'a pas fui comme ses voisins  va par suite d'un meurtre accidentel être confronté à la justice expéditive des djihadistes, la "charia", dont en tant que meurtrier il accepte avec calme et une grande force intérieure le verdict...

Une mise en scène prenante, une image très esthétique et symbolique (ne manquez ni le début, ni la fin...), la bande son est en VO sous-titrée c'est à dire qu'elle mèle habilement le français (la langue des colonisateurs), avec l'arabe (la langue des djihadistes), le bambara (langue de la population de Tombouctou) et le tamacheq qui est la langue touareg,  renforçant notre immersion dans l'incompréhensible.

Ce film témoignage d'un réalisateur mauritanien ayant vécu au Mali pendant son enfance  ne laisse pas indifférent, c'est  un manifeste pour la dignité humaine...On ne peut que vous conseiller d'aller le voir.

 


American Sniper de Clint Eastwood avec Bradley Cooper, Sienna Miller...,  Vu le 24 février 2015 

Aucun doute, Clint Eastwood immense acteur est aussi un très grand réalisateur et American sniper ne dépare pas les Million Dollar Baby, Sur la route de Madison ou Gran Torino...

Certes American sniper est un film de guerre, celui d'une guerre atroce, violente, contemporaine qui se déroule en Irak (2003-2011), des batailles de rues où la progression des soldats se fait sous la protection de snipers capables d'abattre l'ennemi potentiel (hommes, femmes et même enfants...) à des centaines de mètres voire des kilomètres...

Clint Eastwood avec une étonnante maestria et sans trop de parti-pris, s'est donc emparé d'une "légende" de l'armée américaine, Chris Kyle, une "machine à tuer", un patriote bien campé sur ses certitudes et sans états d'âme, convaincu qu'avec son fusil de précision il combat "le mal" et  sauve donc les vies de ses compatriotes.  Les scènes de guerre sont filmées au plus près de l'action avec une intensité telle que certaines vous laissent scotché sur votre siège. Les difficultés de réinsertion en famille (incompréhension de sa femme et non-dialogue) et dans la société (peu concernée par cette guerre lointaine...) laissent apparaître des félures dans le portrait. Le film, en plein dans l'actualité, montre bien effectivement les difficultés et même une certaine impuissance des armées équipées de la technologie dernier cri face au fanatisme...Il montre aussi une Amérique où la Bible sert de paravent à la violence et où l'alcool sert à combler le vide des existences...

Le film doit beaucoup à la virtuosité de la mise en scène, à une superbe photographie et une bande son prenante...il doit aussi beaucoup à la performance des acteurs principaux Bradley Cooper et  Sienna Miller qui sont remarquables.

La sortie du film en France coïncide avec la condamnation à perpétuité du marine qui a tué en 2013 Chris Kyle. Ce dernier pour réinsérer les soldats traumatisés et déboussolés  les conduisait à un stand de tir, paradoxe, c'est là qu'il a perdu la vie et non en Irak . Le film se termine d'ailleurs par les obsèques de Chris Kyle et l'hommage rendu par une partie de la population qui le considérait comme un héros national.

Cinquante nuances de Grey de Sam Taylor-Johnson avec Jamie Dornan, Dakota Jonhson...,  Vu le 17 février 2015 

 Après le matraquage publicitaire sur les 3 volumes de "Cinquante nuances de Grey" de E. L. James,  le même matraquage pour l'adaptation cinématographique du 1er opus.

Alors ! Faut-il aller le voir ? Sans doute OUI mais pour essayer de comprendre ce qui suscite l'engouement du public, surtout d'ailleurs un public jeune pour le film.

En soi le film n'est pas une réussite, ni sur le plan de la mise en scène, (coexistence de scènes avec un manque évident de lien entre elles...), ni même sur le jeu assez quelconque et peu expressif des acteurs, l'image est d'un "gris" chic et glacé, esthétiquement beau, mais peu chargé en émotion..

Alors qu'est ce qui peut bien séduire dans ce film qui se  laisse quand même voir?

Sans doute, ce côté conte de fées moderne, le jeune beau et riche (ce qui ne gâte rien...) Jason Grey séduit la jeune vierge effarouchée Anastasia, leur aventure sentmentale étant pimentée par les tendances sado-maso de Jason qui veut y soumettre sa partenaire en lui faisant signer un contrat (nous sommes aux Etats-Unis !!!). Cest la confrontation de deux visions de la relation sexuelle, celle de la jeune fille "romantique" qui revendique une certaine égalité dans le couple qu'elle voudrait former et celle de l'homme "dominant" qui soumet sa partenaire d'un instant "la dominée" à ses jeux, assez "soft" d'ailleurs, (ne cherchez pas de scènes vraiment torrides),...Finalement après fessées et coups de ceinture, Anastasia aura-t'elle le courage de dire stop ?

Imitation Game de Morten Tydlum avec Benedict Cumberbatch, Keira Knightley...,  Vu le 3 février 2015 

Dans la longue série des "biopic" celui-ci est à voir absolument !!! Pourquoi ?

-  parce que cela donne un nouvel éclairage sur la 2ème guerre mondiale avec la réussite par les anglais du décryptage de la fameuse machine  allemande réputée inviolable "Enigma" qui servait à crypter les messages du haut commandement et donc  nous entraîne dans le monde fascinant (pour les non-matheux comme moi) de la cryptologie prise comme un défi mathématique (Jeu d'imitation...)

- parce que contre vents et marées (mais soutenu par Churchill), un homme, Alan Turing, va comprendre que seule une machine sera capable de  contrer une autre machine et ses milliards de combinaisons et va réussir à la mettre au point...et que cette machine est l'ancètre de nos ordinateurs...

- parce que le film mèle habilement, même si c'est de manière convenue, 3 époques de la vie d'Alan Turing né en 1912,  sa jeunesse au collège où il est en bute à l'hostilité de ses camarades à cause de sa "différence", des tendances autistes, la période de la guerre où  ce génie mathématique mais inapte aux rapports humains  doit composer avec une équipe de cryptologues, la période d'après-guerre où à cause d'un fait divers qui révèle son homosexualité, il sera condamné par la justice anglaise à une castration chimique qui va entraîner sa mort en 1954, accident ou suicide, on ne sait...

- parce qu'il nous plonge également dans les dilemnes des services d'espionnages où il vaut mieux cacher ce que l'on sait pour abuser l'adversaire au prix de nombreuses vies humaines mais dans la perspective de gagner finalement la guerre...

- parce qu'il est révélateur de la société anglaise de l'époque, traditionalisme contre modernité, intolérance contre évolution des moeurs (il faudra attendre 1967 pour que l'homosexualité ne soit plus pénalement condamnable en Angleterre et 2013 pour que la reine Elisabeth II réhabilite Alan Turing !!!)

-  enfin parce que la réalisation du norvégien Morten Tydlum est superbe et que  l'acteur Benedict Cumberbatch est tout simplement extraordinaire en Alan Turing et que s'il est récompensé aux Oscars ce ne sera que justice...

 

Si vous n'avez pas la possibilité de voir ce film que nous vous recommandons fortement, lisez au moins le livre dont le film s'inspire "Alan Turing ou l'énigme de l'intelligence" d'Andrew Hodges chez Payot ou au minimum la biographie d'Alan Turing sur Wikipedia....

 

 


Une merveilleuse histoire du temps de James Marsh avec Eddie Redmayne, Felicity Jones...,  Vu le 27 janvier 2015 

Ce film est une succession de réussites. 

- Réussite du scénario qui raconte la vie du très célèbre physicien-cosmologue Stephen Hawking* mais vue par son épouse Jane, à partir du livre qu'elle a écrit. Et donc, plus que la biographie d'un homme au destin exceptionnel, le film parle d'un couple et montre comment l'amour peut se sublimer face à la déchéance physique.

- réussite du metteur en scène qui réussit à nous plonger au sein de cette famille qu'il fait vivre de façon naturelle sous nos yeux alors que la situation est prodigieusement anti-naturelle.

- réussite également que la vulgarisation de la matière complexe que traite Stephen Hawking comme les trous noirs,  la recherche d'une équation unique qui ferait le pont entre la mécanique quantique et la relativité, l'origine du temps avec les débuts de l'univers... on ne comprend pas tout...mais cela n'est pas rébarbatif, on est même un peu déçu que le caractère novateur des théories de Stephen Hawkins de soit pas mieux montré...

- réussite encore dans la manière de nous montrer comment l'évolution technologique parvient à ce prodige de permettre a un homme qui ne peut communiquer de donner des conférences et d'écrire des ouvrages....

-  réussite des deux acteurs que je mets sur le même plan, Eddie Redmayne et Felicity Jones sont remarquables. Eddie Redmayne, que ce soit avec une cane, deux canes ou un fauteuil réussit de manière poignante  à montrer le combat de Stephen contre cette maladie implacable qu'est la maladie de Charcot qui s'attaque aux muscles et à l'élocution mais pas au cerveau et dont le pronostic vital était de 2 ans lorsque le diagnostic est fait (il a 73 ans aujourd'hui...). Felicity Jones incarne une Jane  qui avec un courage exceptionnel assume le destin de celui qu'elle aime et qui fait tout pour l'aider. Mais même les héros peuvent être à terre et une larme qui sort de l'oeil de Jane suffit à nous montrer l'échec du couple, les limites étant atteintes... 

Bref ce film est une belle leçon d'amour et de courage qui triomphent de l'adversité.


* auteur notamment de "Une brève histoire du temps" ouvrage tiré à plus de 17 millions d'exemplaires.....

 

Il se trouve que dans un diaporama qui m'a été envoyé j'ai trouvé cette photo du mariage en 1965 de Stephen Hawking (né le 8 janvier 1942) et de Jane Wilde (née en 1944). Elle a pris soin de lui, jusqu'en 1991, lorsque le couple s'est séparé. Ils ont eu trois enfants : Robert (1967), Lucy (1969), et Timothy (1979). La mimetisme de Eddie Redmayne est donc extraordinaire...Il a d'ailleurs reçu l'Oscar 2015 du meileur acteur pour ce rôle)

 La famille Bélier de Eric Lartigau avec Karin Viard, François Damiens, Louane Emira et Eric Elmosnino...  Vu le 20 janvier 2015 


Une heure et demie de pur bonheur que cette comédie beaucoup plus profonde qu'il n'y paraît. 

Le train-train d'une famille de paysans sourds est bouleversé par deux faits majeurs.

-  La jeune fille, Laura, jouée par Louane Emira (une révélation) qui elle n'est pas sourde et qui traduit le langage des signes de ses parents (Karin Viard et François Damiens excellents) et de son frère, a l'occasion de quitter le domicile familial et de prendre son envol à Paris, grace à son professeur de musique, (Eric Elmosnino) un raté caustique...fan de Michel Sardou.

- Parallèlement, le père, se présente aux élections municipales. Pourquoi, malgré les difficultés évidentes de communication un sourd ne serait-il pas maire ?

la vie de la famille est bouleversée, en effet si Laura s'en va c'est justement  à cause de ce qui manque à ses parents et son frère, la voix. C'est difficile à accepter et donne lieu à des scènes à la fois drôles et émouvantes comme celle où le père "entend" chanter sa fille en captant les vibrations de sa gorge avec ses doigts...

Les chansons de Michel Sardou, bien réarrangées, accompagnent le film et l'interprétation de Louane de "Je vole" "Mes chers parents je pars… je vous aime, mais je pars..." ne laisse pas indifférent.

Voila c'est un film à voir qui d'ailleurs rencontre un grand succès.