Nicolas BEUGLET

Le dernier message

Evidemment il faut attendre les dernières pages pour avoir le fameux message qu'annonce le titre car tout commence banalement  avec un meurtre dans un monastère sur l'Ile d'Ilona en Ecosse où est envoyée l'inspectrice Grace Campbell, une occasion pour elle de retrouver l'estime de son supérieur qui l'a récemment sanctionnée.

Mais le banal chez Nicolas Beuglet c'est l'appat pour entraîner son lecteur dans un voyage insensé à la poursuite du tueur qui est l'agent exécuteur d'une mystérieuse organisation dénommée Olympe dont l'objectif est d'abêtir la population mondiale en créant les conditions d'une addiction aux outils modernes de communication qui empêchent de penser par soi même.  Nicolas Beuglet développe alors les thèses sur une vaste manipulation mentale concertée au niveau mondial, les principaux acteurs inserrant dans leurs programmes les conditions qui vont, notamment en appliquant le principe de la récompense aléatoire, rendre les utilisateurs encore plus addictifs, cela fait réfléchir sur notre pratique de l'utilisation de nos smartphones et/ou tablettes...
De l'Ecosse au Groenland, aidée par une agente des services secrets américains Naïs, Grace va affronter des conditions extrèmes à la recherche de la cible suivante du tueur, un astrophysicien  et des informations qu'il détient sur l'origine de l'univers. Là encore Nicolas Beuglet s'appuie sur des théories récentes  surprenantes et intrigantes.
Aller au bout d'elle-même fera que Grace se retrouvera tant comme inspectrice que comme femme.

400 pages dont on aimerait dire qu'on les a dévoré mais certaines invraisemblances comme la grotte aux cercueils et l'aspect didactique redondant ternissent un roman qui heureusement retrouve tout son souffle dans les 100 dernières pages.

 

 

                                                            Nicolas Beuglet - Le dernier message- 400 p. - XOeditions- septembre 2020 -  19,90 euros (existe en poche)

 

Complot

Il y a les thrillers distrayants, qu'on prend plaisir à lire, sans se prendre la tête. Il y a ceux qui vous prennent aux tripes, autant par le rythme que par leurs thématiques, et qui vous font sacrément réfléchir. Complot de Nicolas Beuglet fait clairement partie de la deuxième catégorie.

Voilà un roman qui utilise tous les codes du genre, une tension omniprésente, des surprises en cascade, de l'aventure, une dose (modérée) de violence. Bref, toutes les ficelles du métier, certaines parfois un peu grosses, mais sans que ça ne gâche l'énorme plaisir de lecture.

Complot est un voyage, qui commence dans le coin le plus reculé de la Norvège, pour nous emmener pied au plancher à travers le monde. le roman aurait pu s'appeler « Manipulation », dans une version à grande échelle à travers le temps et au niveau planétaire.

Très vite, l'auteur nous emporte dans cette intrigue étonnante, qui va peu à peu devenir proprement ahurissante, avec un démarrage genre meurtre impossible version moderne, la Première ministre de Norvège...le moins que l'on puisse dire c'est que l'accroche est du genre à vous ferrer. Et ce n'est pourtant rien par rapport à la suite…

500 pages qui se lisent, que dis-je se dévorent. Nicolas Beuglet est scénariste et ça se sent. Pas de fioritures, rien qui ne vienne casser le rythme effréné. Ça c'est la première approche.

La seconde est beaucoup plus ambitieuse. Audacieuse. Polémique, même. La place de la femme dans le monde et dans l'histoire y est au coeur. Il distille des faits  historiques et  des preuves scientifiques sur la place première de la femme supplantée par l'homme et la volonté de certaines femme à la tête desquelles se trouve justement la Première ministre assassinée de redonner cette place méritée aux femmes par un coup d'éclat.

L'aspect ludique n'est pas antinomique avec l'ambition. Et ce roman est ambitieux, vraiment. Les recherches poussées menées par l'écrivain rendent ce récit passionnant, sans que jamais ça ne lui fasse perdre la cadence. le travail réalisé est impressionnant autant qu'il portera au débat. La femme est-elle le passé et l'avenir de l'homme ? Certains le pensent (j'en suis), d'autres combattent cette idée.

Un bon thriller ne peut pas se passer de personnages forts. L'inspectrice Sarah Geringën en fait indubitablement partie. Une vraie machine ! Mais qui sait ressentir des émotions, sa force autant que sa faiblesse. Elle est formidable. Et pas très grave si vous n'avez pas lu le précédent roman de l'auteur, le Cri ; même si ce sont des personnages récurrents vous ne serez pas perdus.

Complot est un divertissement, mais pas que. C'est un thriller très prenant, constamment surprenant, mais aussi (surtout ?) une incroyable plongée dans une manipulation de masse qui vient du fond des âges. C'est bien cette thématique autour du rôle des femmes qui rend ce roman aussi ludique qu'essentiel, du genre qu'on n'oublie pas.

 

Nicolas Beuglet - Le complot - 500 p. - XOeditions- mai 2018 -  19,90 euros (existe en poche)

 

Le cri

Attention thriller addictif...De la Norvège à la France puis l'ile d'Ascension et les Etats Unis l'auteur nous entraîne à 100 à l'heure de découvertes en découvertes, de  l'enfer d'un hôpital psychiatrique à un laboratoire ultra secret au fin fond d'une mine près de Minneapolis.  On suit Sarah, une enquétrice norvégienne tenace au visage et à l'âme meurtris et Christopher journaliste d'investigation français dont la famille et notamment son neveu Simon sont menaçés par un tueur impitoyable qui veut connaitre les secrets que cache le père de Christopher.
Que signifie le chiffre 488 sur le front d'un des patients d'un hôpital psychiatrique ainsi que les dessins et les chiffres sur le mur de sa cellule et son cri d'effroi au moment de sa mort ?

Quelles terribles recherches ont été menées après 1945 par la CIA pour démontrer la survie de l'âme après la mort ?
Que recherche un milliardaire américain ultra croyant dans son laboratoire clandestin ?


Sarah aidée de Christopher va s'efforcer de résoudre ces énigmes au prix de confrontations dangereuses avec des tueurs et dans une course à la montre infernale pour essayer de sauver Simon de la mort en répondant à cette  terrible question jusqu'où certains hommes sont-ils prêts à aller, en utilisant le pouvoir que leur donne leur fortune, pour utiliser comme arme terrifiante des découvertes sur l'immortalité de l'âme.

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Nicolas Beuglet - Le cri  - 496 p. - XOeditions- septembre 2016- 19,90 euros (existe en poche)