Si vous le pouvez, commencez par "Nymphéas noirs". Ce roman vous donnera une bonne approche de l'univers particulier et fascinant de
Michel Bussi et vous incitera sans doute à lire les autres romans. C'est un nouveau maître de l'intrigue, au style concis et imagé avec en prime beaucoup d'humour.
Dans un premier ouvrage "Tout ce qui est sur terre doit périr" Michel Bussi s'appuyait sur le grand mythe biblique du déluge et de la fin de l'humanité seulement sauvée avec l'arche de Noé, un livre foisonnant mais sans doute difficile qui n'a pas eu de succès. Il donnait pourtant matière à réflexion sur le dérèglement climatique pouvant être à l'origine d'un nouveau déluge ou de façon plus contemporaine une autre forme de déluge, celui d'un déluge de bombes déclenché par des fanatiques.
Avec la Nouvelle Babel, Michel Bussi s'attaque à un autre mythe biblique de la Genèse, celui de la Tour de Babel, bien connu pour la confusion des langues qui
en découle mais aussi pour "l'ubris" ou la démesure de l'homme qui par la science et la technique cherche par cette tour immense à atteindre Dieu dans le ciel et pourquoi pas le remplacer et
se considérer comme le seul maître de l'univers.
Nous sommes en 2097, l'année du centenaire de l'invention de la téléportation, chaque habitant de la planète est équipé d'un boitier qui par un simple clic lui permet de se téléporter au lieu de
son choix immédiatement, un monde qui a bien changé puisque depuis 2058 une constitution mondiale a été promulguée dont l'article 1 dit : "Une seule terre, un seul peuple, une seule
langue..."
Evidemment pour gérer tout cela une machine PANGAÏA qui contrôle tout le système de téléportation et qui est pilotée par une génie de l'informatique la fille du Président de l'organisation
mondiale des déplacements, Galiléo Nemrod celui qui pour le centenaire fait construire sur l'ile de Tristan da Cunha la nouvelle Babel capable de recevoir à la fois les 10 milliards
d'humains téléportés.
Evidemment un grain de sable vient perturber cette organisation bien huilée avec un assassinat de 5 couples dans l'archipel des Tuamotu en ayant déjoué tout le système de protection et
sans utiliser la téléportation. Bussi nous entraine alors dans une enquête sur toute la planète qui va faire se rencontrer, un journaliste et une institutrice, un groupe de policiers à la
poursuite haletante du tueur du stade de Maracana aux neiges éternelles du Thibet, mais aussi à la révolte de ceux qu'on appelle les "assignés" ceux qui sont parqués dans un espace dédié et ne
peuvent avoir accès à la téléportation.
Au fil des pages Bussi nous dévoile une machination qui révèle que la soif de pouvoir et le désir d'éliminer tous les opposants peut conduire à déclencher le feu nucléaire. (Suivez mon regard
vers l'Ukraine).
Fable moderne où si la téléportation n'existe pas encore, la surveillance de chaque individu au travers des outils de communication et les immenses datacenters où sont entreposées toutes les
données exploitées par l'intelligence artificielle n'est pas si loin de ce que nous décrit Bussi en 2097.
S'il faut se forcer un peu pour rentrer dans l'histoire sur les premières pages la suite se dévore, un très bon Bussi.
Esteban s'est noyé à Saint Jean de Luz le jour de son 10ème anniversaire, peut-il s'être réincarné dans le jeune Tom qui vit près de Murol en Auvergne ?
Maddi la mère d'Esteban va avoir cette révélation bouleversante et incompréhensible qui lui crée aussi un espoir fou et irraisonnable tout en réveillant ses angoisses et son sentiment
de culpabilité de n'avoir pas été une bonne mère capable de bien surveiller son enfant. Elle va alors avec Gabriel quitter son cabinet de médecin à Etretat pour se rapprocher de Tom en
venant s'installer à Murol. Lorsque Tom vient avec sa mère Amandine consulter, Maddi découvre une preuve déterminante s'ajoutant à d'autres indices , Tom a la même tâche de naissance
qu'Esteban. Dès lors Maddi n'a plus qu'une obsession éviter à Tom qui lui-aussi va avoir 10 ans le destin tragique d'Esteban. De plus les crimes s'accumulent dans son
entourage suscitant une inquiètude sourde dans ce coin habituellement sans histoires au point que le secrétaire de mairie et l'assistante sociale, soupçonnant Maddie la nouvelle venue,
se lancent dans une enquête parallèle à celle de la gendarmerie. Michel Bussi de plus nous décrit ce territoire volcanique de l'Auvergne si propice aux légendes comme
celles du village englouti dans le lac Pavin ou de la fontaine de sang dont l'eau ferrugineuse a le pouvoir de faire migrer les âmes des morts et aussi ces rudes paysans vaguement
sorciers comme la vieille Aster qui élabore des médications à base de plantes, un climat inquiétant dont l'auteur se sert pour nous faire croire à l'impensable, peut-il y avoir des jumeaux
ayant le même ADN mais qui sont nés à 10 ans d'intervalle ? La réincarnation à laquelle croit une grande partie de l'humanité aurait-elle pu se manifester au pied du Sancy ? Après avoir
semé le doute car Tom rencontre Esteban, être réel ou fantôme ou construction de son esprit, Michel Bussi comme d'habitude va lever le voile dans les dernières pages au milieu d'une terrible
tempête de neige et dans le labyrinthe des fameuses grottes de Jonas. Une nouvelle fois Michel Bussi nous emmène avec virtuosité dans un jeu particulièrement vertigineux aux frontières d'un
impossible reposant sur un fond de croyances ancestrales, de manipulations psychologiques et au travers d'une intrigue particulièrement bien ficelée. L'intérêt de l'ouvrage repose
aussi sur ces portraits psychologiques de femmes qui ont perdu un enfant et qui n'arrivant pas à faire vraiment leur deuil se raccrochent au moindre indice même le plus improbable ou au
contraire se mettent à fomenter une terrible vengeance à long terme.
Un bon roman qu'on peut déguster surtout en ces temps de semi-confinement.
Michel Bussi - Rien ne t'efface- France loisirs ou Presses de la Cité- 450 pages - janvier 2021- 21,90€
Changement total d'univers et Michel Bussi en était conscient puisqu'il a d'abord publié le roman sous un nom d'emprunt, Tobby Rolland. Sa notoriété lui permet donc aujourd"hui de le faire paraître sous son nom au risque de désorienter ses lecteurs. En effet, et Michel Bussi ne s'en cache pas, nous sommes plutôt plongés dans l'univers de Dan Brown, (Da Vinci Code, Anges et démon...) des intrigues sur fond de religions qui cachent des secrets dont il faut à tout prix empêcher la divulgation.
Ici Bussi s'attaque à l'un des récits de la Genèse, le déluge et la destruction de tous les êtres vivants par Dieu à l'exception de ceux qui se trouvaient dans l'arche de Noé dont le périple nautique se serait achevé sur le mont Ararat, aujourd'hui en Turquie mais accessible depuis l'Arménie, l'Iran et un tout petit état, le Nakhitchevan, une république autonome de l'Azerbaïjan.
Alors l'arche se trouve-t'elle au sommet glacé de l'Ararat ?
Si oui cela conforterait les différentes religions qui s'appuient sur ce récit, si non c'est une catastrophe qui ferait alors douter les croyants. C'est pourquoi le président du Parlement mondial des religions, une invention de Bussi, Viorel Hunor, est prêt à tout pour sauvegarder le secret.
Or un aventuruer qui se fait appeler Cortés, on comprend pourquoi à la fin de l'ouvrage a recuté des mercenaires pour une expédition sur l'Ararat , il ne recule devant rien assassinats, enlèvements dont celui d'une jeune kurde qui connaît, de par ses origines, le secret des licornes. En face de lui se rassemble apparamment par hasard, un homme portant une licorne tatouée sur l'épaule, Zak Ikabi qui semble s'opposer aux mercenaires de Cortés dans leur quête de preuves de l'existence de l'arche, Cécile Serval, une glaciologue de Toulouse qui a fait un rapport sur les anomalies de l'Ararat et son directeur de thèse le professeur Arsène Parella. On va suivre ces trois personnages traqués dans une aventure à 100 à l'heure qui va finir par les mener sur les pentes de l'Ararat. De nombreux rebondissements créent une tension qui force à tourner les pages avec une suite d'évènements surprenants comme la révélation de qui sont les Nephilim ou le secret des fausses licornes, des chèvres dont on a en fait entremélé les deux cornes pour n'en faire qu'une. Mais beaucoup d'autres péripéries sont soit peu crédibles soit convenues comme l'histoire d'amour entre Zak et Cécile.
Bussi part du constat que le récit du déluge et d'un homme sauvant une part de l'humanité existe dans quasiment toutes les religions, quelque soit leur origine. Il s'est d'aileurs particulièrement bien documenté et nous propose un panorama des différentes oeuvres artistiques qui présentent l'arche ou la licorne. De plus il s'est appuyé sur les récits d'expéditions et de chercheurs dont le célèbre Fernand Navarra qui aurait rapporté un morceau de bois de l'arche, ou un rapport de Russes ayant aperçu l'arche ou encore une photo de 1949 qui peut suggérer une forme de bateau prise dans les glaces et plus récemment des récits d'un certain Edouard Cortes.
Bien sûr c'est un roman et Bussi en rajoute beaucoup autour des légendes entourant l'Ararat et des explorations qui y ont été menées.
Son analyse finale dépoussière le mythe du déluge et de l'arche avec même un soupçon de science fiction sans totalement convaincre.
Bref au total un livre qui se laisse lire avec plaisir et se révèle très instructif et on comprend qu'on puisse se passionner pour ce mystère de "l'anomalie de l'Ararat". Toutefois je ne
recommanderai pas à Michel Bussi de continuer dans cette voie, je préfère de loin les énigmes plus contemporaines qu'il propose avec bonheur.
Pour ceux qui veulent se plonger dans cette lecture de près de 600 pages j'ai mis ci-après le résultat de mes recherches iconographiques qui accompagnent le récit. Alors bonne lecture.
Michel Bussi - Tout ce qui est sur terre doit mourir. La dernière licorne - Editions de Noyelles - 596 pages - Novembre 2019 - 22 euros et existe en poche
Une ile, mais pas n'importe laquelle, Hiva Oa, la capitale des iles Marquises celle où ont vécu Gauguin et Jacques Brel.
Un hôtel, Au soleil redouté, mais pas n'importe lequel, le meilleur de l'ile tenu par une énergique marquisienne Tanaé.
Cinq femmes mais pas n'importe lesquelles car elles ont gagné un concours pour passer une semaine de cours d'écriture aux antipodes tous frais payés avec un auteur renommé, Pierre Yves François, surnommé PYF, ce sont Clem, Martine, Faryène, Marie-Ambre et Eloïse.
Deux accompagnateurs mais pas n'importe lesquels, Yann le mari de Faryène, un policier et la jolie Maïma, la fille de Marie Ambre, 16 ans, observatrice avisée qui tient elle-même un journal des évènements..
L'atmosphère des ces iles du bout du monde est bien rendue avec ses paysages de rève, ses marquisiens qui parlent de leur mana ou force intérieure, les tatouages comme les Enata et les tikis statues symboles bienveillantes ou malveillantes et d'ailleurs bizarement cinq nouveaux tikis sont apparus près du Soleil redouté, cinq comme les cinq popa'a (étrangères) réunies apparemment par hasard....
PYF dans son premier exercice demande à chacune d'écrire ce qu'elle voudrait faire avant de mourir puis d'écrire tout ce qui leur passe par la tête, leur bouteille à l'océan...et disparaît.
Puis arrive un premier meurtre, Bussi ne s'en cache pas son livre est inspiré des Dix petits nègres d'Agatha Christie, un huis clos dans une ile, mais c'est très plaisant à lire, de suivre au travers des différents récit, notamment celui de Clem, la suite d'évènements dramatiques qui font soupçonner à tour de rôle chacun des protagonistes, car l'ile cache aussi des secrets, dont celui d'un tatoueur-violeur. L'humiliation d'un auteur bafoué est-il le ressort qui fait disparaître une à une les participantes, "Une seule possède tout le talent. Et une seule toute la haine" les dernières pages comme d'habitude chez Bussi vont clore les fausses pistes sur lesquelles il nous a entraîné.
Même si je n'ai pas été aussi enthousiaste qu'à la lecture de ses premiers romans, il faut s'accrocher pour suivre l'imbrication des différents écrits, j'ai bien aimé le parfum exotique, les
propos sur le métier d'écrivain et le pouvoir des mots :"Me croirez-vous si je vous jure que je ne suis responsable de rien ? Que ce sont les livres, que ce sont les écrivains les coupables.
Des apprentis sorciers incapables de contrôler les formules qu'ils ont inventées.
Je ne suis coupable que d'avoir voulu leur ressembler.
Les mots nous ont séparés, mes anges, je dois être la pire des mères, pusique je les utilise encore pour essayer de vous retrouver.
Je t'aime Nathan, je t'aime Lola.
Votre maman de papier."
Michel Bussi - Au soleil redouté - Editions de Noyelles - 430 pages - janvier 2020 - 21,90€
"Laisse moi un peu de toi" ou comment transformer une passion amoureuse entre une hotesse de l'air et un guitariste bohème en thriller haletant. Folie obsessionnelle, magie d'une pierre
temporelle ou manipulation, Nathalie ou Nathy, à vingt ans de distance revit le même parcours avec le même équipage et notamment son amie hotesse, Florence, et son commandant
de bord, Jean-Max. Montréal, Los Angeles, Barcelone, Jakarta, sont à leur programme en 2019 tout comme en 1999. Comment est-ce possible ?
Nathalie se retrouve dans ces mêmes lieux où elle a vécu au fil des escales une passion dévorante avec son jeune amant Ylian, un musicien plus ou moins raté, alors même
qu'elle était mariée et avait une petite fille, Laura, rendant par là-même leur aventure sans lendemain.
Avec Florence, Nathalie tente de comprendre ce qui lui arrive soupçonnant le commandant Jean-Max qui semble attiré par une jeune hôtesse, Charlotte d'avoir concocté ce même parcours avant sa
retraite. Au tsunami des souvenirs qui déstabilisent Nathalie se superpose le tsunami indonésien qui fit tant de morts en décembre 2018 entraînant une communion planétaire
autour d'une chanson qui va servir de déclencheur à la découverte d'une sombre arnaque, d'un meurtre et d'une révélation inattendue.
Plus que dans tous les autres romans de Michel Bussi l'intrigue sentimentale prend le dessus, un très beau chant d'amour d'ailleurs, une belle trouvaille qui continue longtemps à vous trotter
dans la tête au fil des grandes chansons des "Cure" Charlotte sometimes, des Beattles ou d'Elton John avec Candle in the Wind. Evolution passagère ou
profonde du style, Bussi se confronte au ressort romanesque par excellence l'amour absolu, mais aussi l'amour qui pardonne. Une belle réussite.
Un conseil, après une première lecture, laisser passer quelques jours et reprendre le roman en dégustant au passage tous les indices que Bussi a laissé et qui bien sûr nous avaient échappé...
J'ai dû rêver trop fort - Michel Bussi - Editions De Noyelle - février 2019 - 478 pages - 21,90€
Comme il l'indique dans la préface, ce livre est un des premiers écrits par Michel Bussi, édité à peu d'exemplaires et épuisé, l'auteur a donc décidé de le re-publier 10 ans après avec quelques changements.
Histoire initiatique de Colin qui va avoir 16 ans, confronté à un monde d'adultes où l'on ne doit faire confiance à personne et qui se trouve en camp de vacances sur l'ile imaginaire de Mornesey où il a passé son enfance. Cette ile a une funeste réputation, c'était l'ile d'où partaient les bagnards pour Cayenne, d'où son nom d'ile aux brigands, elle a d'ailleurs gardé un centre pénitentiaire appelé Mazarin car la légende dit que Mazarin avait caché un trésor inépuisable dans les ruines d'une abbaye. Cette abbaye Saint Antoine est au coeur de l'histoire car elle était fouillée par des archéologues dont le père de Simon et sa mère avant leur tragique disparition, laissant Simon orphelin. Or coup de théâtre, Colin reconnait son père au volant d'un utilitaire, comment est-ce possible puisqu'il est mort ? Aidé par ses camarades Armand et Madiha qui lui servent de couverture lorsqu'il s'échappe du camp, Colin part à la recherche de ce père réapparu et donc de son histoire et de son identité, cette enquête se révèle parallèle à celle du sympathique Simon Casanova, agent de sécurité de l'ile, qu'il parcourt sur son vélo à la recherche d'évadés...
Meurtre, manipulations, fausses identités, captation possible d'héritage, poursuite dans les souterrains de l'abbaye tout est agencé par Bussi pour concocter une histoire surprenante prenant en alternance le point de vue de Colin et ses interrogations et celui de l'adulte Simon qui court après la vérité qu'il soupçonne liée aux convoitises que suscite et ont suscité le trésor de Mazarin. Comme d'habitude chez Michel Bussi, le final de ce jeu de pistes à rebondissements est prenant et surprenant...même si, plus que dans les autres romans on a depuis longtemps pratiquement deviné...Les personnages sont attachants et notamment les personnages secondaires comme les amis de Colin, Armand, l'ingénieux et surtout la jolie Madiha ou Mahdi des adolescents prêt à croire l'incroyable et à se jouer des adultes par amitié, de même Clara la secrétaire de mairie, bimbo sur le retour qui aide au delà du raisonnable Simon et qui apporte la touche d'humour ou le bon vivant Delpech, le journaliste mémoire de l'ile.
Certes ce n'est pas le meilleur Bussi, c'est un Bussi qui a déjà tous les ingrédients des futurs best sellers et qui reste malgé tout très plaisant à lire.
Sang Famille - Michel Bussi - existe en Livre de Poche - février 2019 - 592p - 8,30€
La couverture de l'ouvrage nous en dit déjà beaucoup sur ce nouveau Bussi excellent, la mer bien sûr c'est la méditerranée car l'action se passe sur ses deux rives tant au Maroc qu'à Port de Bouc, le chemin brillant qu'y dessine la lune, c'est ce chemin d'espoir et de tous les dangers pour les migrants qui veulent la traverser, et la chouette c'est un symbole de malheur, de mort, de sortilèges et de vengeances mais aussi d'une certaine sagesse...elle résume aussi le parcours de Leyli Maal, l'héroïne, passée par une période très sombre au propre comme au figuré.
Faux thriller puisque l'on connaît le meurtrier dès les premières pages, Bussi nous conte plutôt une histoire de vengeances imbriquées dont il nous distille très progressivement les tenants et aboutissants sur les traces d'un duo de policiers, Judo et Petar aux caractères opposés. C'est aussi une fable sociale très actuelle sur l'exploitation des migrants, sur les difficultés d'intégration en France au travers du parcours de la toujours attirante Leyli une peule originaire de Ségou et de ses trois enfants : Bamby, Alpha et Tidiane...On suit ses périgrinations pour trouver emploi et logement, ses peurs face aux menaces de Jourdain Blanc-Martin le patron de la société Vogelzug, censée venir en aide aux migrants. On suit avec un intérêt croissant son parcours et celui de ses enfants, Bamby, la séductrice jolie jeune femme, Alpha le colosse et Tidiane qui se rêve en grand footballeur...jusqu'aux révélations finales. Une fois de plus Bussi nous a tendu des pièges et on est tombé dedans...
Cet ouvrage par rapport aux précédents gagne encore en profondeur notamment cette description cruelle de l'exploitation de l'homme et surtout de la femme par l'homme, mais les femmes de Bussi ont une certaine forme de résilience qui les rend fortes face à l'adversité.
Un livre à lire d'urgence...
Merci Coralie pour ce beau cadeau
Michel Bussi - On la trouvait plutôt jolie - Presses de la cité - octobre 2017 - 464p. - 21,90€
La Corse est magnifique mais sous la plume de Michel Bussi sa beauté éclate aussi violemment qu’une Fuego rouge qui se précipite dans un ravin, bilan 3 morts et une rescapée, Clotilde, qui revient 27 ans plus tard sur les lieux du drame pour essayer de comprendre ce qui s’est réellement passé.
Clotilde 15 ans en 1989 et Clotilde 42 ans en 2016, le temps a passé, mais la Corse reste éternelle avec les lourds secrets de famille enfouis dans des chambres noires et le patriarche Cassanu Idrissi plus vrai que nature protégeant sa terre de la pointe de la Revelatta et sa famille. La tragédie de 1989 peut-elle se répéter ?
Au travers du journal que l’adolescente qui n’aime pas son corps et qui rêve déjà du grand amour tient pendant ses vacances au camping des Euproctes nous découvrons tous les protagonistes du drame avec les garçons et les filles qui tournent autour de son frère Nicolas, les difficultés du couple de son père Franck, l’enfant du pays et l’héritier Idrissi et de sa mère, Palma l’étrangère mal tolérée. Le récit mêle habilement les informations du journal et la quête de la vérité que mène Clotilde secouée par une terrible révélation, sa mère lui a écrit, est-il possible qu’elle soit vivante ?
À nouveau, Bussi nous entraine sur des pistes vertigineuses. À chaque théorie ou soupçon que nous formons mentalement débarquent des arguments ou des rebondissements qui viennent tout démolir. Impossible de dénouer les pièges, enjeux, réalités, Bussi nous perd, dans la langueur de l'été, dans les paysages sublimes, dans les étreintes des jeunes échauffés par le soleil et celles passionnées des adultes, amants adultères. Même si le rythme n'est pas vraiment palpitant, sauf dans les dernières pages l'enquête, menée par Clotilde devenue avocate est, à elle seule captivante, si sa mère est encore vivante, il ne s'agirait donc pas d'un accident… D'autre part, s'y ajoute le mystère de celui qui lit le journal que Clotilde pense disparu et qui prépare un moment clé, sans rien nous révéler.
Allez prenez le ferry avec Clotilde pour quelques jours au camping de la Revellata vous ne le regretterez absolument pas, un des meilleurs Bussi.
Michel Bussi - Le temps est assassin - Presses de la cité - 532 pages - mai 2016 - 21,90 euros
Le Bussi cru 2015, Maman à tort, est une vraie réussite. C'est une étonnante plongée dans la mémoire et pas n'importe laquelle, celle d'un enfant de 3 ans, Malone. Comment un si
jeune enfant peut-il affirmer à un psychologue scolaire que sa mère n'est pas sa mère ? Quels souvenirs retient donc sa mémoire alors qu'à cet âge on oublie vite ce qui n'est pas renforcé....le
psychologue intrigué va enquêter. Bussi joue aussi avec notre intelligence et nos nerfs, tout en proposant une bonne dose d'humour comme à son habitude. Il nous balade dans la région du
Havre à la recherche d'une bande qui vient de réaliser un casse fructueux mais sanglant et menée par un tueur au sang froid...L'enquête policière se mèle à l'enquête du psychologue... et si la
mémoire de cet enfant de 3 ans était comme les cailloux du Petit Poucet, semée d'indices épars pour déméler les enquêtes ?..."J'ai plusieurs mamans. C'est un peu compliqué pour
moi....Peut-être que tout est arrivé à cause de moi ? Parce que je ne me rapelle pas laquelle est la vraie. " L'histoire est vraiment étonnante et on apprend beaucoup sur le fonctionnement
de la mémoire chez les enfants avec parfois des pages un peu "doctorales" mais l'intrigue nous remet vite dans un état de tension impatiente ponctuée par les moments
magiques des superbes contes avec lesquels Malone, inséparable de son doudou "Gouti" s'endort et qu'il faut aussi lire avec attention. C'est un livre dense, foisonnant, complexe qui reste en "mémoire" et on ne regrette pas d'être tombé dans la potion magique de
Bussi.
Michel Bussi - Maman à tort- Presses de la cité -509 pages - mars 2015 - 21,50€
Ce n'est pas qu'une "impression", dans le village de Monet, Giverny, un meutre a été commis...Art et crime ne font pas bon ménage, surtout que dans 13 jours un autre est annoncé...et le commissaire chargé de l'enquête est beaucoup "plus près" de Stéphanie, l'institutrice du village, que de la vérité. Celle-ci nous est peu à peu dévoilée par la vieille femme, "la sorcière", qui habite la tour du moulin et qui observe et nous dépeint les habitants, les touristes, les peintres (américains !!!) et surtout les enfants de Giverny dont la jeune Fanette.
"Trois femmes vivaient dans un village. La troisième était la plus douée, la deuxième était la plus rusée, la première était la plus
déterminée. A votre avis, laquelle parvint à s'échapper ? La troisième, la plus jeune s'appelait Fanette Morelle ; la deuxième s'appelait Stéphanie Dupain ; la première, la plus
vieille, c'était moi."
Voilà, avec cette citation de l'introduction vous avez toutes les cartes en main et pourtant Michel Bussi, va vous balader, comme moi, sur 500 pages vers une fin ou derrière les nymphéas noirs se cachent en fait des nymphéas aux couleurs éclatantes...On est ravi d'être bien tombé dans le panneau !!!
Michel Bussi - Nymphéas noirs - Pocket N°14971 - 493p - juin 2014 - 7,70 euros
Un accident d'avion, un seul survivant, un bébé, une petite fille. Deux familles se disputent l'enfant.
Au bout de 18 ans l'enquête menée par le détective Crédule Grand-Duc à l'initiative de la famille qui n'a pas obtenue la garde de l'enfant, est toujours non résolue (en fait le "Crédule" c'est nous lecteur qui allons de page en page nous passionner pour cette enquête et à la fin de chaque chapitre pensé avoir définitivement résolu l'affaire... jusqu'au chapitre suivant).
La jeune Lylie (Lylie-Rose ou Emilie) est majeure et reçoit pour son anniversaire le journal des recherches de Crédule qu'elle va donner à Marc (son frère ?) et c'est avec lui que l'on refait tout le cheminement et que l'on part à la recherche de la vérité notamment auprès des "deux grands-mères" , vérité qu'on ne trouvera que par un retour sur le Mont Terrible où s'écrasa l'avion...
Michel Bussi - Un avion sans elle - Pocket N°15367 -573p - mai 2013 - 7,70 euros
Une jolie fille morte au pied d'une falaise, une écharpe rouge autour du cou et voila le lecteur entraîné dans une course éperdue en quête de la vérité dans le décor somptueux des falaises d'Yport .
Mais quelle vérité ?
Celle de Jamal, le coureur unijambiste qui s'entraîne pour participer à l'Ultra-trail du Mont Blanc et qui a gagné un séjour à Yport ? Celle de la police qui découvre tous les éléments de sa culpabilité dans ce meurtre, voire même pour d'autres étrangement similaires?
Celle de Mona, l'énigmatique ramasseuse de galets chargés de silicium qui semble mener le jeu des fausses pistes ..."pour remuer le passé. Faire remonter la vérité à la surface ?" et je ne vous parle pas d'Océane...
Tout l'art de Michel Bussi est de nous faire croire à l'incroyable qui justement parce qu'il n'est pas croyable est une fausse piste. De plus l'humour fuse à chaque page...un vrai régal.
Michel Bussi - N'oublier jamais - Editions de Noyelle - 502 pages - 22 euros- Mai 2014
Pour tous ceux qui aiment l'ile de la Réunion mais aussi pour les autres, le récit d'une cavale haletante d'un père et de sa fille à travers l'ile.
Comme souvent chez Bussi, ce sont des évènements du passé qui conditionnent le présent, mais on reste longtemps en plein brouillard, exactement comme sur le piton de la Fournaise, un épisode tout à fait surprenant.
Une chambre d'hôtel vide, Liane la femme de Martial a disparu mystérieusement, l'enquête commence mollement, à la réunionaise, puis s'accélère sous l'impulsion de la capitaine Aja et de son adjoint, le sous-ieutenant Christos, avec les soupçons sur le mari qui lui aussi disparaît avec Sofa sa fille de 6 ans. Une série d'assassinats, un mystérieux rendez-vous et Martial, Liane et Sofa vont se retrouver face à leur destin, la vengeance surgie du passé pour les exterminer.
C'est mené de main de maître, une écriture rythmée par les expressions et la couleur locale , une lecture attachante et passionnante, on ne "le lâche" pas une fois commencé !!!
Michel Bussi - Ne lâche pas ma main - Pocket 15758 - mai 2014 -
7,30€
Il s'agit d'un des premiers romans écrit par Michel Bussi en 1994 et publié sous le titre Omaha Crimes en 2007 et réédité en 2014 avec changement de titre du fait du succès rencontré par ses autre livres. (Pas fou l'éditeur..)
Tous les ingrédients d'un bon roman de Michel Bussi sont déjà présents à commencer par une intrigue peu banale.
Dans une péniche, lors du débarquement à la pointe Guillaume (Omaha beach) le 6 juin 1944, les GI tirent au sort pour connaître l'ordre de débarquement sachant que ceux qui débarquent en premier doivent faire sauter un mur et n'ont pratiquement aucune chance de s'en sortir, Oscar Arlington fils d'une sénatrice américaine tire le numéro 4 synonyme de mort certaine, trouillard et ne voulant pas mourir, il propose à Lucky, qui lui a tiré le 148, de lui racheter son numéro au prix de 1,44 million de dollars, Lucky accepte, la mort comme défi à sa chance proverbiale, mais fait signer un contrat qui stipule qu'au cas où il ne suvivrait pas à l'assaut, la somme sera versée à sa fiancée Alice. Evidemment Lucky décède...et Alice 20 ans plus tard n'a toujours pas touché l'argent...Bussi déjà expert en fausses pistes nous entraîne donc à la poursuite de cet argent à la fois en Normandie et en Amérique, un parcours jalonné de meurtres et de rencontres avec des personnages attachants dont Lison, la normande qui vit dans le pittoresque petit village de Château-le- Diable près de la pointe Guillaume, Alan le GI déserteur, Alice, l'américaine mais aussi Nick, Emilia et Ted le coiffeur aux talents particuliers...La fin est surprenante, tout finit dans un mur somme toute comme tout a commencé.... Pour un premier roman, un très bon cru même s'il ya quelques longueurs...
Michel Bussi - Gravé dans le sable - Presses de la Cité - Octobre 2014 - 473 pages- 21,50 €