Je n'avais pas vraiment envie d'acheter le tome 6 car déçu du tome 5 du à une perte de caractère des personnages principaux, mais on m'a convaincu de le lire car c'était justement le dernier tome d'une série et des révélations sur le passé de Lisbeth qu'il contenait.
Je suis une fois encore assez déçu même si l'écriture de David Lagercrantz reste prenante et qu'il a même une plume plutôt addictive mais il donne dans ce tome l'impression d'avoir voulu en finir le plus vite possible avec Millénium. Je n'ai absolument pas reconnu les deux personnages principaux, Lisbeth et Michael. Ils ont perdu leur identité initiale.
Il dénature complètement Lisbeth qui est n'a plus son caractère de combattante … elle l'avait déjà bien perdu dans le tome 5. Elle n'a plus l'ampleur de ce personnage que j'ai tant aimé chez Larson. Elle est presque un être normal qui se laisse submerger par le passé au moment de se débarasser de sa soeur Camille, qui va l'attaquer au point sensible c'est à dire Mikael ce qui donnera lieu à un affrontement final spectaculaire, prenant et angoissant mais peu crédible.
Mikael d'ailleurs est assez évanescent et ses recherches sur un accident arrivé sur l'Everest lié à la mort d'un sherpa venu en Suède et qui pourrait être liée à l'aventure dramatique de cordées avec morts et survivants miraculeux comme un actuel ministre suédois et des éliminations menées par l'entourage du père de Lisbeth sont déroutantes et assez peu crédibles.
Sans parler de la fin qui m'a également très déçu. On est loin de l'esprit et de l'identité du Millénium de Stieg Larson. Mais il faut quand même reconnaître à David Lagercrantz qu'il a respecté son opinion et sa lutte contre l'extrême droite et l'homophobie dans sa suite des Millénium.
David Lagercrantz - Millénium 6 - La fille qui devait mourir - Actes Sud - 370 pages - Août 2019 - 23 euros
Vous avez été conquis par les 3 volumes de la suite « Millénium » de Stieg Larsson et vous vous demandez s’il faut vous procurer « Millénium 4 – Ce qui ne me tue pas » écrit par David Lagercrantz, 11 ans après?
Peur d’être déçu par une nouvelle approche des aventures de Mikael Blomkvist et Lisbeth Salander ?
Eh bien, l’ouvrage se lit d’une traite, se révèle étonnant et passionnant, si vous en avez l’occasion n’attendez pas.
Une nouvelle fois avec l’aide de sa géniale hackeuse Lisbeth, à laquelle aucun ordinateur ou fichier ne résiste, même s’ils sont cryptés, Mikael se retrouve plongé
dans une histoire de piratage de données technologiques de pointe vendues à des personnes peu recommandables liées au réseau qu’avait créé le père de Lisbeth.
L’art de l’auteur c’est d’avoir réussi, sans trop de redites à ancrer « Ce qui ne me tue pas » dans le passé de Lisbeth et ainsi d’en dévoiler une autre
vision et de donner de nouvelles clés sur son comportement. Lisbeth va se révéler plus altruiste et bien que toujours un concentré de violence, un peu plus humaine et protectrice notamment envers
un jeune enfant. De ce passé sombre surgit même une « belle » méchante surprise.
L’action se déroule avec pour arrière-plan espionnage industriel, surveillance généralisée « les grandes oreilles », la collusion entre recherche scientifique, milieux d'affaires et groupes mafieux. Le récit à l'évidence est très documenté sur les techniques des hackers, les techniques de cryptage et donc de décryptage, les enjeux de l'intelligence artificielle de même que sur l’autisme et l’eidétique, sans que jamais cela ne nuise à la fiction. C’est aussi une plongée dans un monde de la corruption, de manipulation, de désinformation, de luttes de pouvoir …même si le propos est moins ouvertement critique de la société suédoise que chez Stieg Larsson.
Alors foin de la polémique autour du thème fallait-il ou ne fallait-t ’il pas donner une suite à Millénium, c’est un bonheur de retrouver Mikael, Lisbeth et les autres protagonistes, Erika et l’inspecteur Bublanski… et le livre n’est pas seulement réservé aux fans de Milénium, il peut également être lu pour lui-même. Alors n’hésitez-pas….
David Lagercrantz - Millénium 4 - Ce qui ne me tue pas - Actes Sud - 490 pages - Août 2015 - 23 euros
Vu en novembre 2018 le film de Pepe Alvarez tiré de l'ouvrage, le compte rendu en rubrique films vus en 2018