Sarah LARK

La pays du nuage blanc

Premier tome d'une trilogie consacrée à l'implantation de familles en Nouvelle Zélande, ce "pays  du nuage blanc" appelé ainsi  selon la tradition maorie car lors de leur arrivée sur l'ile elle était surmontée d'un nuage blanc.

Sarah Lark nous propose le destin croisé de deux héroïnes anglaises qui vont se retrouver par hasard en Nouvelle Zélande au cours de la deuxième moitié du XIXème siècle, l'une est une jeune aristocrate hélas sans dot, Gwyn qui va partir épouser Lukas Warden le fils du baron du mouton en Nouvelle Zélande et l'autre Hélène qui répond à une annonce selon laquelle des kommes respectables de cette colonie anglaise cherchent des épouses...Gwyn (contraction de Gwyneira) et Hélène vont devenir amies sur le bateau au cours du très long voyage, Hélène pour payer sa place est l'accompagnatrice de jeunes orphelines destinées à devenir des gens de maison en Nouvelle Zélande. (Le cynisme des bien pensants qui pour ne pas avoir à payer les séjours à l'orphelinat préférent s'en débarasser à l'autre bout du monde est fort bien décrit par l'auteure)
On suit toutes les désillusions de ces deux héroïnes notamment avec leurs époux qui se révèlent ne pas correspondre à ce que chacune attendait du mariage. Mais les femmes de Sarah Lark sont comme le roseau elles plient, courbent l'échine mais finisssent par se redresser l'orage passé, Hélène en devenant institutrice notamment d'enfants maoris, Gwyn  en se faisant faire un enfant hors mariage puisque ce n'est pas possible avec son mari ...Le milieu rude, brutal et sans pitié des éleveurs  de mouton et des premiers colons est décrit avec justesse par Sarah Lark ainsi que l'exploitation des maoris qui vont quand même finir par se révolter pour récupérer terres et paturages. On assiste aussi à l'éclosion des sentiments entre les enfants des héroïnes, Fleurette et Ruben et leur difficultés pour réussir à vivre ensemble...

Sarah Lark propose une grande saga familiale avec tous les ingrédients qui sucitent l'intérêt, amour, amitié, trahison, rivalité, et ce dans les magnifiques paysages de Nouvelel Zélande...

Toutefois, même si j'ai apprécié le roman, je ne lirai sans doute pas les deux tomes suivant de cette trilogie préférant rester sur le souvenir des "Rives de la terre lointaine" lu en premier bien qu'ultérieur et qui m'a paru infiniment mieux construit et pour tout dire beaucoup plus passionnant.

 

Sarah lark - Le pays du nuage blanc - L'Archipel -643p - août 2013 - 24 €

 

Les rives de la terre lointaine

Sarah Lark propose une véritable saga qui nous entraîne des villages Irlandais à la Tasmanie et la Nouvelle Zélande à la suite des héros Michaël et Mary Kathleen.
Tout se joue dans l'Irlande de 1846 touchée par la maladie de la pomme de terre qui entraîne une grande famine et la recherche désespérée de quoi se nourir au prix même d'actions malhonnêtes immédiatement et sévèrement punies par le pouvoir anglais, c'est à dire la déportation. dans les bagnes d'Australie et de Tasmanie.  Michaël et Mary Kathleen sont amoureux, enceinte ils envisagent de s'exiler en Amérique, mais il faut de l'argent que Michaël veut se procurer avec du whisky de contrebande et en dérobant le grain pour le fabriquer, mais il est pris et condamné au bagne. Mary Kathleen est obligée pour échapper au déshonneur d'épouser Ian Coltrane qui au lieu de s'exiler en Amérique, l'entraîne en Nouvelle Zélande en profitant de l'argent économisé par Michaël.
Sur le bateau , Michaël aux portes de la mort vu les conditions exécrables de détention, va être sauvé par Lizzie, une prostituée anglaise, elle-même envoyée au bagne. 

Commence alors cette conquête des nouveaux mondes par les colons (dont Ian et Kathleen) les anciens bagnards et ceux qui tels Lizzie et Michaël vont de façon rocambolesque réussir à fuir leur condition de bagnards en Tasmanie pour débarquer chez les chasseurs de baleines de Nouvelle Zélande, la description du village des chasseurs est d'ailleurs saisissante. Ian achète une ferme et continue son activité de maquignon tandis que Kathleen s'occupe des moutons et du reste du bétail tout en élevant le fils de Michaël Sean, le fils et la fille de Ian, Colin et Heather.
La saga va  alors s'orienter davantage vers le courage et la résilience des femmes, telle Lizzie qui va apprendre la langue Maorie et s'initier à leurs coutûmes jusqu'à séduire le fils d'un chef ou Kathleen, maltraitée par Ian et son amie Claire qui vont ensemble quitter leurs maris et s'établir en ville et vivre de leur production de vêtements de mode. La découverte de l'or va bouleverser la vie des colons, entraîner brutalité et la rébellion des Maoris peu à peu chassés de leurs terres, faire converger Ian, Michaël, Lizzie, Mary Kathleen et Claire vers les filons  et les faire se cotoyer. Michaël et Kathleen vont ils se retrouver et leur amour aura-t'il résisté au temps ? Le suspens est bien entretenu par Sarah Lark. 
Voila donc une saga très dépaysante, intéressante par sa description des paysages de la Nouvelle Zélande, de la colonisation avec les premiers villages de huttes qui vont se transformer en villes, de cet appétit des arrivants à faire fortune, du rôle de l'église dans ces lieux où co-existe richesse et extrème pauvreté de certains arrivants. On apprécie les descriptions des Maoris et leur empathie avec la terre de leurs ancètres. Les personnages, notamment féminins sont attachants, avec quelques nuances notamment Kathleen et son indécision chronique, ce sont elles qui tiennent la saga.
Une belle réussite qui donne envie de lire d'autres ouvrages de l'auteur.

Sarah Lark- Les rives de la terre lointaine- L'Archipel- Janvier 2017 - 607 p. - 24 euros

 

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