Dans cette période de confinement liée à la pandémie du Covid 19 , j'ai évidemment été interpellé par les nombreux articles qui faisaient référence au livre de Deon Meyer L'année du lion comme d'un livre prémonitoire de l'expansion du virus, je me le suis donc procuré et je l'ai dévoré (J'avais le temps !!!)
Deon Meyer dépeint un monde totalement dévasté après une épidémie d'un virus, d'ailleurs fabriqué par l'homme, appelé "La fièvre" et qui a tué quatre vingt quinze pour
cent de l'humanité. (Ce n'est quand même pas le cas avec le Covid 19).
Il ne reste que des poignées de survivants, dont Wilhem Storm et son fils Nicolas âgé de 13 ans isolés dans une région de l'Afrique du Sud où toute rencontre est synonyme de
danger, rares hommes prêt à tout pour se procurer de la nourriture comme animaux dont des hordes de chiens affamés redevenus sauvages.
Deux caractères opposés que ce père et ce fils, l'un qui veut reconstruire une communauté un peu utopique où tout est à réinventer, la démocratie comme l'économie et les relations sociales sans
distinction (intéressant au pays de l'apartheid) et le fils qui ne pense qu'à devenir un as de la gachette.
Whilem réussit à trouver un lieu pour fonder cette communauté qui est appelée "Amanzi" qui signifie "eau" en langue Xhosa (celle de Mandela) et au travers du récit du fils, écrit plusieurs années
après, on assiste à la naissance et au développement d'Amanzi grace au concours de ceux qui réussissent à arriver après des périples dangereux et qui mettent en commun leurs compétences dans les
domaines de l'agriculture, de la construction, de la techique permettant ainsi de remettre en service une centrale électrique et bien sûr de la défense avec l'arrivée d'un certain Domingo,
au passé trouble, qui va créer une véritable armée très entraînée pour lutter contre les gangs qui attaquent et notamment le gang de la KTM qui se déplace à moto. Evidemment Nicolas en
opposition avec son père fait tout pour faire partie des troupes d'élite.
Amanzi certes se défend, s'organise en faisant le choix de la démocratie alors qu'une dictature est prônée par certains et c'est donc Wilhem qui est élu Président mais la contestation nait au nom
de la religion, aboutissant même à une division de la communauté et la création à proximité d'une cité de Dieu...
Et coup de théâtre, Wilhem et Domingo sont assassinés, Nicolas va alors se lancer dans une enquête pour retrouver le ou les meurtriers de son père. La technique du récit est intéressante car elle
entremèle le récit de Nicolas avec les retranscriptions des témoignages des survivants dont ceux de personanges attachants comme Sofia, Domingo bien sûr, Néro, Beryl et Birdie...Son enquête
va le mener à découvrir dans les dernières pages une vérité inattendue, surprenante et dérangeante.
Comme beaucoup j'ai été étonné par l'actualité constante de ce roman de 2016 et qu'on dirait écrit en mars 2020...Il pose aussi le problème crucial de ce qu'une société souhaite faire après
une pandémie dévastatrice, reconstruire comme avant et succomber aux mêmes défauts de consommation excessive entraînant pollution et destruction du milieu naturel ou utopie, repartir sur de
nouvelles bases en sachant que rien n'est facile dans un monde soumis aux affrontements idéologiques et/ou religieux.
Un livre à lire absolument...
Deon Meyer - L'année du Lion - 600 pages - Seuil - 23 euros. Existe en format poche, Kindle ou Ebook