Clarisse SABARD

Ceux qui voulaient voir la mer

 

Imaginez vous au bord de la mer à Nice, vous vous asseyez sur un des fameux bancs bleus face à la mer et par hasard à côté d'une vieille dame, vous sympathisez et elle va commencer à vous raconter sa vie et surprise intrigante, elle attend son amoureux depuis 65 ans... 

C'est ce qui arrive à Lilou qui a quitté Paris pour Nice avec son fils Marius qu'elle élève seule, cette vieille dame c'est Aurore et Clarisse Sabard va nous conter l'amitié improbable entre cette vieille dame touchante et Lilou qui à la suite d'une thérapie a décidé de s'installer à Nice, en bord de mer. Au début, par simple sympathie, Lilou va aider Aurore à retrouver les traces de son amour de jeunesse Albert qui est parti faire carrière aux Etats Unis. D'ailleurs Aurore lui propose d'écrire son histoire pour sa petite fille Lucille, l'enfant de sa fille Diane. C'est l'occasion pour Lilou qui peu à peu se passionne pour cette recherche de faire ressortir tous les souvenirs d'Aurore, une jeune juive pendant la guerre, la déportation de sa famille dont sa soeur Monique qui reviendra d'ailleurs brisée des camps de concentration mais aussi son amour pour Albert qu'elle ne va pas suivre à New York pour rester aux côtés de sa soeur, les échanges épistolaires puis l'absence totale de nouvelles, la trace perdue. Lilou à la recherche d'Albert c'est aussi Lilou à la recherche d'elle même. Ses recherches au départ infructueuses vont lui faire rencontrer Michaël qui ne lui est pas indifférent et qui va l'aider jusqu'à un dénouement surprenant.

Les personnages sont attachants à l'image de Lilou et d'Aurore et leurs vies de traumatisées à la fois si différentes et si proches.  Le style de Clarisse Sabard est  agréable, ses descriptions de la Côte d'azur Nice, Antibes mais aussi New York sont précises et documentées, le fil de l'histoire est bien conduit et l'on prend un grand plaisir à suivre leurs vies enchevêtrés à travers avec comme fil conducteur la recherche, celle d'un être perdu et celle de soi.  On ne peut qu'être ému par Aurore dont la vieillese est peuplée de souvenirs anciens occultant le présent  et qui se raccroche à un fil ténu, l'espoir.

Clarisse Sabard une belle découverte.

 

Clarisse Sabard- Ceux qui voulaient la mer- Charleston -316 pages - Mars 2019- 19 euros